Pour Elisabeth Desriac ( VP Strategic Development, Syfadis), l’avenir du Mobile Learning s’annonce radieux. Pour en être il faut faire flèche de tout bois - Responsive Design, WebApp, App offline native, internet des objets… - sans dégrader l’expérience apprenante qui doit être «sans couture». Explications…
Le marché du Mobile Learning continue de se développer rapidement…
Elisabeth Desriac : La raison en est bien ancrée : le mobile learning a trouvé sa place en complément du e-learning et du présentiel, car il offre une expérience différente et complémentaire, d’une part avec des formats plus courts de type capsules de formation, quiz, plus ludiques… et d’autre part grâce à des usages nativement mobiles comme les playlists, les QR code, le partage de contenus. L’accès facile et rapide à des apprentissages « au moment où j’en ai besoin » a permis de prolonger dans la sphère professionnelle des habitudes que nous avons développées dans la sphère privée.
Est-ce une tendance durable ?
Elisabeth Desriac : Durable et en accélération ! Notamment parce que les jeunes générations sont beaucoup plus à l’aise avec un smartphone qu’avec un PC. 98% des 18-24 ans et 95% des 25-39 ans déclarent posséder un smartphone (source : Statista) : générations nativement BYOD, réforme de la formation nous invitant à être acteur de notre employabilité : le mobile a de beaux jours devant lui ! Enfin n’oublions pas le potentiel de l’application mobile en présentiel pour animer les sessions ou faciliter l’émargement digital.
Quels sont les principaux champs d’application du Mobile Learning ?
Elisabeth Desriac : Le Mobile Learning permet de mettre la formation au cœur de l’activité professionnelle et d’apporter une réponse instantanée à un besoin immédiat : le collaborateur peut directement mettre en application ce qu’il vient juste d’apprendre. Cette situation correspond d’ailleurs tout à fait aux bénéfices mesurés avec l’AFEST.
Par exemple dans le secteur de la banque, le smartphone permet de former les populations commerciales de façon attractive et ludique, pour se mettre à niveau de clients de mieux en mieux informés en se formant en continu. Apprendre, appliquer, réviser, partager via des formats très courts (moins de 4 mn) et ciblés, c’est pour les collaborateurs un vrai levier de performance individuel et collectif. La façon dont le Mobile Learning permet d’ancrer les connaissances en fait aussi un excellent moyen pour lutter contre la « courbe de l’oubli », en distillant des formats courts et rapidement disponibles post formation.
Le Mobile Learning peut-il « se jouer » indépendamment de la plate-forme LMS ?
Elisabeth Desriac : Lorsqu’on utilise une solution mobile en « stand alone » (indépendamment du LMS), c’est souvent pour répondre à un besoin de formation très ciblé et cadré dans le temps. Cette solution permet d’expérimenter ou d’aller vite sur un projet, mais elle est mal prise en compte et valorisée dans le plan de formation. S’il s’agit d’une formation obligatoire, comment tracer la compliance ? Sinon comment prendre en compte une formation non obligatoire dans l’historique du collaborateur au regard de l’obligation de former ? À l’heure de la Data au service de l’individualisation et du pilotage de la performance, difficile de se priver de données qui échapperaient à l’intelligence globale du dispositif formation !
Il faut donc pouvoir intégrer le Mobile Learning dans le dispositif de formation ?
Elisabeth Desriac : Oui, parce que la valeur ajoutée du Mobile Learning est démultipliée si on l’envisage comme une innovation pédagogique permettant d’enrichir l’usage de sa plateforme LMS en mettant en œuvre une solution globale pleinement interopérable pour une expérience « sans couture » fluide pour l’utilisateur, unifiée pour l’administrateur. L’apprenant peut débuter sa formation sur une tablette, la prolonger sur son PC, la terminer sur son téléphone dans les transports… Liberté d’usage, et bénéfices liés à des données centralisées et disponibles pour tous dans le LMS et les reportings.
Le Mobile Learning est destiné à devenir un réflexe !
Elisabeth Desriac : La mobilité offre des usages et engendre une sorte de « réflexe formation » qu’on ne trouve pas dans la formation sur PC. Ici, c’est l’instantanéité qui prime, et ses nouvelles possibilités : QR code, code barre, partage de contenus, préférences qui permettent d’explorer des nouveaux territoires d’apprentissage dans de nouveaux contextes ou pour des populations cibles qui n’attendent que cela ! Par exemple, un fournisseur pourra offrir à ses distributeurs des tutoriels lisibles à partir des codes-barres produits ou utiliser des scans pour animer un présentiel.
Quid de la création des contenus pour Mobile Learning ?
Elisabeth Desriac : La solution Syfadis propose des outils de création « Responsive Design » ainsi qu’une progressive « WebApp » native. Pour aller plus loin dans l’exploitation des possibilités natives des mobiles, nous souhaitions offrir l’offline et tirer profit des réflexes d’usage d’une application mobile, ce qui nous a conduit à construire un partenariat étroit avec une start-up experte dans ces domaines dont l’ADN « Mobile First » s’intègre parfaitement avec notre LMS Syfadis Xperience. On parlera donc d’une « Xperience Mobility » que nous sommes impatients de partager avec nos clients, compte tenu des perspectives pédagogiques qu’elle entraîne !
Quelles innovations prévisibles dans le champ du Mobile Learning ?
Elisabeth Desriac : Deux innovations à venir dans l’univers du learning. D’abord l’IoT (l’internet des objets) dont le marché est annoncé à 15 à 20% de croissance annuelle. Les capteurs RFID, qui vont se multiplier, permettront d’introduire la formation dans de nouvelles situations professionnelles. La 5G a aussi le potentiel de provoquer une révolution, notamment la consommation des formats vidéo sur mobile devraient passer de 13% à 21% en 4 ans (source : App Annie). La formation utilisant la réalité augmentée, en particulier, s’installera au cœur des situations de travail !
Actualités Syfadis :
Webinar sur la Formation en toute mobilité ! Le 19 novembre à 11 h, avec Elisabeth Desriac (Syfadis, VP Strategic development) et Morgan Naud (Bealink, Co-Founder et CEO), éditorialisé et animé par Michel Diaz (Féfaur, Directeur associé).
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