Les grandes entreprises industrielles "consomment" beaucoup de e-learning sur mesure… Point de vue de Gilbert Ollivier, Directeur général de I3M…
E-learning Letter : Comment I3M se différentie-t-elle des autres agence de création de contenus e-learning sur mesure ?
Gilbert Ollivier : Une première et grande différence : nos effectifs permanents comportent des ingénieurs ou techniciens aéronautique et de bureau d'étude, des experts militaires ayant une longue carrière dans la défense. Quant nous réalisons un cours métier et que nous n'avons pas l'expertise en interne, nous recrutons un expert du métier de notre client, ce qui nous permet de faire de la conception en complète autonomie, à partir de la documentation technique ou de données en provenance des bureaux d'études, mais aussi de process ou de réglementations. L'intervention du client est donc limitée a des aspects de validation.
Notre équipe est aussi composée d'un docteur en science de l'éducation et de la formation, d'un expert e-learning spécialiste notamment des normes et du développement, d'un expert 3D passé par les grands éditeurs de jeux vidéo ainsi qu'un directeur artistique d'agence de communication. Notre pôle de production dispose de compétences permanentes, de haut niveau s'appuyant sur des infographistes 2D et 3D, des intégrateurs Flash/HTML, des ingénieurs informatiques ou encore des concepteurs pédagogiques et techniques. Une équipe qui s'est construite sur plus de 15 ans, et qui permet à I3M, certifiée ISO9001 depuis 2005, de répondre aux problématiques de formation des grandes entreprises industrielles… En particulier d'être très réactive quand il faut les accompagner dans le lancement de leurs nouveaux produits : le retard d'un livrable de formation serait impensable compte tenu des énormes répercutions économiques.
E-learning Letter : Spécialisés dans l'industrie, vous ressentez moins la concurrence ?
Gilbert Ollivier : C'est vrai… I3M n'a pas beaucoup de concurrents sur ce secteur industriel, sinon à l'International où nous avons repéré quelques compétiteurs sérieux… Sur des salons dédiés au e-Learning, on se trouve toujours un peu à l'écart de ce qui ce fait ou existe, mais nous assurons des prestations régulières de développement 3D par exemple pour d'autres agences de création.
E-learning Letter : I3M est située dans le Sud-Ouest, ce qui ne l'empêche pas d'intervenir nationalement ?
Gilbert Ollivier : En effet, nous intervenons sur l'ensemble du marché français où nous réalisons l'essentiel de notre chiffre d'affaire, la région de Toulouse représentant 12% de celui-ci. Nous avons aussi des clients à l'international, principalement à Singapour.
E-learning Letter : Comment évolue le marché des contenus e-learning sur mesure ?
Gilbert Ollivier : Je constate que les entreprises industrielles externalisent de plus en plus la conception et la production des formations métiers. Autre tendance : la localisation des contenus pour une diffusion massive dans les diverses langues pratiquées dans les grands groupes. Cette problématique est plus complexe qu'il n'y paraît… Il ne s'agit pas seulement de traduire dans plusieurs langues, mais aussi de s'adapter à des cultures bien différentes, et tout simplement de proposer des cours de formation correspondant aux différentes variantes des produits ou aux réglementations locales.
Du coup, la capitalisation des contenus apparaît comme un enjeu majeur, et la possibilité de maintenir et de réutiliser des contenus de formation - ce qui ressort clairement des contrats triannuels que nous passent nos principaux clients !
De ce point de vue, on peut dire que la crise économique ramène les entreprises vers les fournisseurs capables de répondre à ces contraintes… I3M ne s'en plaint pas !
E-learning Letter : Utilisez-vous des outils auteurs ?
Gilbert Ollivier : I3M n'a pas besoin d'utiliser des outils auteurs… Le niveau d'expertise de nos équipes leur permet de travailler directement avec les langages sources tels que Flash, HTML, XML... Ce qui ne nuit pas à notre productivité, au contraire, un bon process de production permet d'atteindre le même résultat sans que nous soyons contraints par les limites des outils auteurs. En même temps la technologie n'est pour nous qu'un moyen : si notre client utilise un outil auteur, ou a déjà investi dans des solutions, nous nous adaptons.
E-Learning Letter : Quels sont les facteurs clés de réussite d'un projet e-learning ?
Gilbert Ollivier : J'en mentionnerai deux, parmi d'autres.
D'abord la qualité du process de production. On constate le plus souvent que les contenus à produire sont rarement stabilisés au démarrage du projet… Parce que les contenus n'ont pas encore été finalisés, qu'ils dépendent d'une réglementation dont on n'a pas le détail, ou parce que le produit n'est pas encore totalement terminé… L'entreprise aura donc tout intérêt à étudier de près le process de production proposé par son prestataire, et sa capacité à s'adapter à ce type de situation.
Autre facteur : la connaissance du métier de l'entreprise… Comment une agence extérieure peut-elle concevoir un cours sur le facteur humain dans l'aéronautique ou le fonctionnement d'un moteur d'avion ou les nouvelles règles bancaires BAL3 ou encore la visite sanitaire d'un navire… sans une connaissance approfondie du métier de son client ? Un vraie gageure, non ?!
Propos recueillis par Michel Diaz
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