Un défi pour Corinne Hanisch-Ribeiro (Responsable développement des talents, Legrand) et l’équipe Learning… relevé grâce au choix fin des partenariats internes et externes, et d’un mode de gouvernance agile et efficient… à méditer.
Le groupe Legrand, en quelques mots ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : Un champion français dont le chiffre d’affaires annuel est de l’ordre 6,6 milliards d’euros sur le marché mondial des infrastructures numériques et électriques du bâtiment… Nos 39,000 collaborateurs sont répartis dans nos filiales ou bureaux établis dans 90 pays, et nous vendons nos produits et services dans 180 pays.
À quels enjeux répondait la création de l’Université Legrand ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : L’accélération digitale est à l’origine du projet. L’université en ligne Legrand doit supporter la performance opérationnelle de l’entreprise et, ce qui va de pair, le développement et l’employabilité de tous nos salariés. Ce cap a été fixé dès le mois de janvier 2019, ainsi que la volonté d’ancrer l’université en ligne dans un dispositif de développement des compétences plus large, intégrant le présentiel et l’expérientiel (« on the job learning »).
À partir de ce moment, nous avons fait l’état des lieux des besoins et de l'existant, car nous ne partions pas de rien : certains pays disposaient déjà d’un patrimoine de contenus e-learning, d’autres possédaient même leur propre plateforme locale… Par ailleurs nous avons beaucoup écouté - des fournisseurs bien sûr, des experts et des praticiens du Digital Learning… - sur les bonnes pratiques et les points de vigilance d’une université en ligne…
De l’importance de la veille en matière de Digital Learning…
Corinne Hanisch-Ribeiro : En effet, cela nous a permis de rédiger un cahier des charges précis incluant notamment les « drivers » de notre future université en ligne. En particulier nous la souhaitions résolument « orientée apprenant » dans son offre et ses formats pédagogiques ; il lui fallait aussi prendre en compte la dimension internationale du groupe à travers une plateforme multilingue supportant un catalogue de formations très large. Sans oublier le sujet des coûts, car c’était une autre exigence du projet !
CrossKnowledge est intervenu dès ce moment ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : CrossKnowledge n’a pas seulement répondu aux deux attentes d’une offre très vaste et d’une plateforme technique adaptée et multilingue, nous avons pu bénéficier de ses précieux conseils dans tous les champs du Digital Learning. Par exemple sur le sujet de la gouvernance, car l’université en ligne Legrand visait le « glocal » : elle est « globale », car il lui faut relayer des formations déployables partout - je pense aux programmes sur Legrand, les formations de compliance - à partir d’une page d’accueil unique accessible par tous ; elle est aussi « locale », parce qu’il n’est pas question de se passer de l’intelligence et des ressources des pays, qui ont loisir d’adapter localement des programmes corporate ou de créer leur propre programmes.
Ce maillage « glocal » suppose un effort de gouvernance ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : La gouvernance est rapidement apparue comme un sujet clé dont la mise en œuvre nous a été facilitée par l’expérience internationale de CrossKnowledge. Dès l’état des lieux, les pays ont compris que nous allions designer l’université ensemble, jusqu’à incorporer des formations locales qui existaient déjà dans le portail général. C’est le mode de gouvernance - choix des parties prenantes, instances, planning des réunions… - qui permet de partager une vision, de poser des actions concrètes, et d’avancer très rapidement.
En juillet 2019, 3 mois seulement après le début du paramétrage de la plateforme, les domaines France et Inde ont pu ouvrir ; un an plus tard, les deux tiers des pays y étaient associés, et les Etats-Unis rejoindront l’université en ligne très prochainement.
En fait, la qualité de la gouvernance, pendant et après le projet, conditionne la façon dont l’université, son offre, sa plateforme, son design pourront évoluer… L’université en ligne Legrand n’est pas figée, elle soit s’aligner toujours plus rapidement sur les objectifs business et talent qui lui sont donnés.
Cette gouvernance poursuivie post lancement s’appuie sur une communauté ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : Nous avons fait en sorte que l’équipe projet initiale transfère ses savoirs sur la plateforme, les outils et ressources aux professionnels RH-formation du groupe Legrand dans tous les métiers et régions. Aujourd’hui nous nous concentrons sur l’animation générale et le nourrissement de cette communauté fortement décentralisée. Elle s’est largement appropriée l’université, son administration pays, la production de contenus sur mesure… Elle devient un véritable partenaire dans les évolutions attendues.
La roadmap est déjà en vue ?
Corinne Hanisch-Ribeiro : Nous souhaitons renforcer 2 leviers. D’une part l’université doit pousser les formations individuelles qui résultent des entretiens de performance des collaborateurs ou qui sont portées par le plan de formation ; et d’autre part les formations qui sont suivies à l’initiative des collaborateurs. L’université évoluera aussi en prenant en compte les attentes des collaborateurs en matière de micro learning, de sessions de formation plus courtes, plus ancrées sur l’aisance et la performance au travail.
Notre avis : 3 leviers d’actions expliquent largement la réussite exceptionnelle du projet d’université en ligne de Legrand. D’abord, l’université se voit fixer un double objectif qui concilie la performance opérationnelle de l’entreprise et l’employabilité individuelle. Ensuite, le principe est acté et mis en œuvre d’une université-processus « glocal », qui s’appuie sur l’intelligence des pays et des métiers tout en poussant des formations corporate. Enfin, le temps de préparation a été pris, notamment sous forme d’une intense activité de veille / curation interne et externe débouchant sur bon choix des partenaires. Michel Diaz, Senior Analyst, Féfaur
Pour revoir le webinaire "Un an pour réussir le lancement d’une université d’entreprise : l’exemple LEGRAND"
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