La période se prête au "test and learn"… Mathieu Heidsieck défend avec brio, et l'exemple de Dekra à l'appui, que l'engouement pour la formation live à distance n'est pas un feu de paille… De fait, une plate-forme comme MOBITEACH, qui permet de délivrer des formations enrichies, réconcilie les apprenants - et les formateurs - avec des classes virtuelles qui n'en avaient jusqu'ici que le nom !
Peut-on dire qu’une nouvelle génération de classe virtuelle apporte un bon compromis entre le présentiel et le distanciel ?
Mathieu Heidsieck : Désormais, je préfère parler de formation « LIVE », qu’elle soit distancielle ou présentielle. Pour que la classe virtuelle se hisse au niveau du présentiel, elle doit avoir un certain nombre de fonctionnalités qui sont essentielles à la qualité d’expérience d’apprentissage. Le formateur doit pouvoir mettre en œuvre d'autres pédagogies que le seul "top down". La création d’ateliers en sous-groupe présente certes un intérêt, mais il faut aussi pouvoir utiliser d'autres leviers : une palette variée d’activités pédagogiques, de la gamification, de l’évaluation et des ressources diversifiées… Alors oui, on combine simplicité d’accès et qualité d’expérience pédagogique et on réconcilie les avantages respectifs des deux mondes du présentiel et du distanciel.
Le fort engouement rencontré par la formation live va-t-il se prolonger après la crise sanitaire ?
Mathieu Heidsieck : Ce type de question se pose de loin en loin dans le secteur de la formation. Je me souviens d'une période où certains pensaient que toute la formation présentielle finirait par se transformer en auto-formation grâce au e-learning… On a vu le résultat : ce n’était ni possible ni souhaitable ! La visio a récemment servi de "roue de secours" pendant le confinement sans qu'on se soit beaucoup préoccupé des bonnes pratiques qui doivent l'accompagner… Résultat, là aussi : les apprenants et les formateurs sont en train de s'en lasser ! La difficulté provient de ce que l’animation reste encore trop bridée par les solutions traditionnelles. Tant que la crise sanitaire va durer, la formation live distancielle continuera pourtant de se développer, car je vois mal qu'un cours en salle avec masque obligatoire puisse vraiment séduire. Il faut dépasser les limites de la visio qu'on vient de souligner !
Quel impact sur le rôle des formateurs et sur les stratégies ?
Ce qui me frappe par ailleurs, c'est que nous sommes en train de sortir, me semble-t-il, d'un long cycle d’autonomisation de l’apprenant et qu'il y a maintenant une attente très forte des apprenants comme des professionnels de formation d'un meilleur accompagnement humain. Le digital est à même de servir cette attente, par exemple dans le "live training" distanciel ou présentiel, ou dans le soutien qu'il apporte au coaching à distance, ou encore à l’animation des compétences sur le terrain. Si on s’autorise une image, on pourrait qualifier cette discipline de la facilitation de "permaculture des compétences" ! Il nous faut à présent activer ces diverses logiques d’accompagnement pour faire croître plus sûrement nos habiletés ; c'est une nouvelle compétence à acquérir par les formateurs.
La classe virtuelle va-t-elle détrôner le présentiel ?
Mathieu Heidsieck : Personne, je pense, n'imagine que le présentiel va disparaître… Cependant la nouvelle génération de classes virtuelles dont j'ai esquissé quelques traits peut rivaliser avec le cours en salle. Notre client Dekra a magnifiquement témoigné de cette capacité du nouveau live d'offrir des formations puissantes, riches et attrayantes… Confère : Mon-Lab-Digital. Grâce à MOBITEACH, Dekra a pu transférer l’intégralité de ses formations présentielles de deux jours en live, sans nuire à la qualité pédagogique : les apprenants confirment qu'ils n’ont pas vu le temps passer, malgré la difficulté des apprentissages ! Le formateur retrouve au passage un rôle clé en matière d’ingénierie pédagogique et d’animation, d’écoute et de co-construction des compétences. Autre avantage : la formation pourra de nouveau se jouer en face à face à tout moment toujours avec MOBITEACH, avec les mêmes compétences d’animation et le même patrimoine pédagogique. En quelque sorte la distance et la présence réconciliées !
Comment les centres de formation peuvent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Mathieu Heidsieck : Pour certains organismes de formation, il devient possible de s’émanciper des plate-formes LMS/LXP car la "Live Training Solution" permet tout à la fois de mettre en pratique la classe inversée, d'intégrer un "avant" et un "après" en autoformation, un "pendant" présentiel ou distanciel. Les activités "live" gagnent ainsi en force et en visibilité, ce qui ne peut qu'enrichir les programmes de type blended learning. Encore une fois, ce puissant mouvement suppose que les formateurs acquièrent des nouvelles compétences, mais quelle bonne nouvelle !
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