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Formation, une aussi longue absence
26 MARS 2020 / tendances
Didier Cozin
freelance
Les crises peuvent être des opportunités pour changer, s’améliorer ou évoluer mais la crise actuelle du Covid 19 va sans nul doute bouleverser le travail, l’éducation et la formation dans les prochaines années.

Anticipation, prévention et entraînement en formation

La crise du COVID 19 n’est pas une crise industrielle classique (comme le furent celles de 1929, de 2000 ou de 2008) mais peut-être une catastrophe (dixit Boris Cyrulnik) ou encore le point de départ d’une nouvelle humanité (pour un monde devenant bienveillant, cultivé et solidaire). 

On peut légitimement penser que toutes nos bulles se dégonflant (bulles obligataire, immobilière, économique, administrative et sociale), plus rien ne sera comme avant l’an 2020 : ni l’organisation des Etats, ni la finance, ni la santé, ni la culture ou l’éducation, ni même l’activité économique ne ressembleront en 2025 à ce que nous avions connu, fréquenté (ou critiqué) au cours du XXe siècle. 

Pour l’éducation et la formation tout doit et tout va changer

Pour se préparer (et s’entraîner) à déployer et organiser différemment notre éducation et notre formation il faut que celles-ci reprennent une place et des moyens centraux. Jacques Attali le disait en introduction d’une conférence à l’UNESCO en 2008 : « L’ignorance est une maladie contagieuse qui entraîne dans nos sociétés la dictature, la barbarie et le comportement désastreux. Il est clair aujourd’hui qu’il faut arriver à concevoir l’ignorance comme une maladie et l’éducation comme une forme de santé. »

On a coutume de dire que la formation c’est (de) l’anticipation (des problèmes, des difficultés, des changements) mais en France cette formation faisait défaut (ou illusion) partout. Elle n’était ni financée, ni organisée ni évidemment pratiquée (ou à dose homéopathique). Si aujourd’hui notre pays est démuni face au COVID 19, malgré ses milliards dépensés dans la santé et dans son administration, c’est bien parce que n’avons pas de culture du risque et ne sommes ni préparés ni entraînés à affronter l’adversité ou l’inconnu. 

Quels principes éducatifs pourraient émerger demain

  1. Apprendre c’est changer et accepter de regarder autrement. Notre cerveau est économe en nouveauté et pour apprendre il lui faut s’entraîner et fournir des efforts. Nous cherchons spontanément la solution la plus facile, le plus court chemin (nos croyances et idéologies nous servant de GPS) pour solutionner nos problèmes. Dans un monde où plus rien ne ressemblera à ce décor familier et connu (un Etat puissant et riche, un travail routinier et spécialisé, des acquis sociaux immuables…), il nous faudra non seulement accepter de changer mais ne plus donner de leçons aux autres, être le changement que nous voudrions voir adopter autour de nous.
  2. Cultiver son jardin. Cultiver son jardin ce sera non seulement planter, en vrai, des graines de tomates ou de salades sur son balcon mais aussi construire son bonheur et sa vie sans s’encombrer de ces mille gadgets qui constituaient le décorum de la société des loisirs et de la consommation,
  3. Développer sa résilience et son autonomie. La résilience, cette capacité d’un individu à affronter les défis et les épreuves de la vie nous permettra de nous redresser pour surmonter les difficultés, rebondir plutôt que s’effondrer en réclamant de l’aide aux autres.
  4. Réhabiliter le travail. Nous assisterons à l’effondrement des « bullshit jobs » (qui pourra encore les rémunérer ?) de la bureaucratie (une ancienne façon d’occuper des diplômés) et de l’hyper spécialisation, ces jobs éclatés (en miettes) et insensés de l’industrie comme de services (la découpe du poulet comme le service facturation d’une grande entreprise).
  5. Apprendre tout au long de sa vie. La formation et l’éducation visent à l’autonomisation des individus et des organisations. Nos anciens « modèles » sociaux n’existent plus. Il faut que chacun d’entre nous se considère comme sa petite entreprise, développant ses compétences, ses connaissances, son réseau afin d’entreprendre sa vie sociale et professionnelle comme un chef d’œuvre personnel (et collectif). 

Nos anciens flux d’activités et stocks de compétences, de diplômes et de qualification

Face au COVID 19, un évènement planétaire, dramatique et inédit (depuis un siècle) et pour affronter une récession plus que probable (avec une très forte chute de l’activité et des revenus de chacun d’entre nous) il faut que chaque individu (même retraité ou étudiant) développe ses capacités d’apprentissage, d’adaptation, de résilience et de compréhension d’un monde qui continuera à tourner, à changer, à déployer la vie, les projets et les rêves de ceux qui auront la force de se relever.

Se former et apprendre c’est se projeter, mais pour quoi et comment apprendre ?

La formation c’est non seulement l’anticipation mais aussi la projection (dans l’avenir, dans un travail, dans sa vie sociale et éducative) et il faut que chacun (étudiant, travailleur ou même retraité) réfléchisse à son avenir dans une société devenue VUCA (Vulnérable, Incertaine, Complexe et Ambigüe).

  1. Apprendre tout au long de la vie. C’est en apprenant chaque jour (marche après marche) et tout au long de la vie qu’on peut garder à la fois un travail, une ambition personnelle et sa santé mentale et cognitive.
  2. Se former c’est entraîner son corps et son esprit (on apprend en avançant, en marchant) sortir des routines et des conformismes.
  3. Se former à échanger, entendre, comprendre au moins une langue étrangère (sur toutes les box Internet des chaînes d’informations ou de loisirs diffusent en anglais, allemand, italien, espagnol, chinois, arabe…)
  4. Se former et apprendre travailler avec les autres (collaborer même à distance) sur des missions pendant lesquelles on donnera toute son énergie, son savoir-faire, son implication.
  5. Se former et développer sa culture numérique. La technologie fait désormais partie de nos vies et nul ne doit prendre prétexte de son ignorance dans ce domaine pour ne pas pratiquer, tester et maintenir le lien (avec l’entreprise, avec ses proches, avec la société)

La crise sanitaire actuelle doit permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même

Pour reprendre la célèbre sentence du futurologue américain Alvin Toffler il est possible qu’à l’avenir, ne pouvant plus guère consommer ou faire des petits tours dans les centres commerciaux, les aéroports ou les stations de skis notre principale occupation consistât à : « apprendre, désapprendre, réapprendre ».

La crise que nous vivons (et qui s’étalera peut-être durant des décennies) n’a pas que des aspects négatifs : elle va certes drastiquement abaisser nos niveaux de vie et de consommation (il faudra tirer un trait sur les mini séjours en Tunisie, les Week-end à Cannes, New York, les Congés en Trekking au Népal ou même les RTT pris au bord de la mer durant le mois de mai). Nous serons tous incités à ne plus gaspiller nos ressources (en temps comme en argent) mais aussi et surtout cette crise va solliciter notre imagination, nos ressources internes (très souvent mal utilisées), nous inciter à inventer de nouveaux modes de vie, de consommation, d’échange, d’apprentissage et de développement culturel.

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