L’ISTF publie les résultats de sa 6ème enquête annuelle auprès de 400 professionnels de la formation, sous la forme d’un livre blanc qui offre une belle cartographie du marché et de l’évolution des pratiques du digital learning.
L’édition 2020 confirme la place grandissante du digital dans la formation où les parcours sont désormais pensés dès le début pour être multimodaux. Si le présentiel reste la modalité jugée la plus efficace, le digital progresse cette année encore de façon importante. Pour autant, la pédagogie reste au centre des préoccupations des acteurs de la formation qui n’adoptent une innovation que si celle-ci a un véritable intérêt pour l’apprenant. Dans le même sens, le tutorat demeure indispensable pour garantir des taux de participation et de complétude optimaux dans le cadre d’une formation à distance.
L’apogée de la formation mixte
Aujourd’hui, 74% des entreprises qui mettent en place des parcours de formation ont déjà utilisé la formation blended (ou mixte) ; ce pourcentage en augmentation constante fait cette année un bond de +10 points, qu’on peut expliquer par le transfert des dispositifs présentiels, qui passent de 29% à 19%, vers du blended. La part des dispositifs 100% distanciels reste stable (7% seulement des entreprises interrogées).
Notons que taille d’entreprise et modalités sont corrélées : 92% des entreprises de plus de 1 000 salariés font du blended learning vs. 86% pour celles entre 100 et 1000 salariés et 77% pour les moins de 100 salariés.
Dans le secteur public, le blended learning représente 70% des modalités mises en œuvre. Les organismes de formation sont en retard : 61% exploitent un dispositif blended, tandis que le 100% présentiel représente 33%, et seulement 6% utilisent du 100% à distance.
Des durées toujours plus courtes
Parmi les nombreuses modalités pédagogiques qui permettent aux formateurs d’engager leurs apprenants dans leurs apprentissages, toutes ne se valent pas...
Classement identique à celui de 2019 pour les 4 premières positions : sans surprise, le panel estime que le présentiel reste la modalité la plus efficace, suivi de la classe virtuelle, du fast learning et du micro learning. Le e-learning scénarisé poursuit sa chute (6% de moins quant à son jugement d'efficacité par rapport à l'an passé). On peut constater qu’en complément de la formation synchrone (présentielle et classe virtuelle), les formats courts sont aujourd’hui véritablement plébiscités.
Objectif de la formation et certification : 2 facteurs forts d’engagement
Cette année encore, le lien existant entre une formation et les problématiques métier à résoudre constitue le premier facteur d’engagement dans une formation digitale.
Au 2ème rang figure l’obtention d’une certification. La délivrance d’un certificat de compétence post formation est devenu un atout majeur dans l’engagement apprenant, du fait d’une part d’une obsolescence accélérée des compétences qui implique de mieux cartographier et valoriser les expertises, et d’autre part, de l’influence positive de la réforme de la formation et de ses nouvelles possibilités de financement via le CPF des formations certifiantes.
Enfin, si la présence d’un tuteur n'arrive qu'en 4ème position dans ce classement d’efficacité engagement, elle demeure un facteur clé pour que les apprenants persévèrent dans leur parcours de formation. Cette efficacité, en matière de taux de complétude (apprenants allant jusqu’au bout de leur formation) est encore plus marquée (21% vs. 19% l'an passé).
À contre-courant du discours ambiant, l'expérience sociale est, pour la troisième année consécutive, cantonnée à la dernière place des facteurs de motivation (2% d’influence).
Tutorat, synonyme de réussite
Le tutorat, c’est-à-dire le suivi de l'apprenant par le formateur, joue un rôle essentiel dans l’efficacité d’un dispositif de formation digitale : si 54% des dispositifs non-tutorés ont un taux de participation inférieur à 10%, 59% des dispositifs tutorés ont un taux de participation supérieur à 60%. Il n’est pas certain pour autant qu’il faille systématiquement user du tutorat : du digital learning en self-service (non tutoré) pourra faire l’affaire, si l’on vise un objectif de participation entre 5 et 10%.
Le tutorat prend principalement la forme de la classe virtuelle, outil de tutorat préféré de 34% des responsables formation, parce qu’elle offre en effet un vaste panel d’activités pédagogiques interactives facilitant les dynamiques de groupe indispensables à l'engagement des apprenants dans le suivi de leurs formations : prise de parole, tableau blanc, sondage, etc. Assez logiquement, le téléphone qui permet d’avoir un véritable contact avec le formateur mais sans interactivité écran arrive en 2ème position. En bas du classement, l’email qui, s’il s’automatise facilement via les plateformes LMS, ne permet pas à lui seul d’effectuer un tutorat véritablement efficace.
Un mot de conclusion
Si les responsables formation ont bien intégré les avantages de la modalité à distance, ils n’en ont pour autant pas oublié la place de l’humain qui demeure le facteur indispensable pour réussir la digitalisation des dispositifs de formation.
Retrouvez l’intégralité de ces données commentées au sein du livre blanc « les chiffres 2020 du digital learning » disponible en téléchargement gratuit.
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