Connu comme ce qui va remplacer le standard SCORM, xAPI enregistre les expériences d’apprentissage les plus diverses. Vous aider à y voir plus clair, c'est le propos de Elodie Primo, CEO de MOS MindOnSite et Sébatien Fraysse, spécialiste des standards du digital learning.
Elodie : Sébastien, notre rencontre remonte à une dizaine d'années. Te souviens-tu dans quelles circonstances ?
Sébastien : A l'époque, j'accompagnais des grands comptes dans le choix de leur plateforme LMS. J'avais été marqué par le niveau de mise en œuvre du standard SCORM dans MOS Chorus. C'était pour moi une référence en la matière, et ça le reste encore aujourd'hui.
Elodie : C'est vrai que tu avais déjà le statut reconnu d’expert français des standards du e-Learning. Peux-tu nous faire un rapide état des lieux ?
Sébastien : SCORM est très résiliant. Près de 20 ans après sa naissance, il reste le standard dominant pour les contenus e-Learning. Cette longévité est le signe d'une vraie pertinence. Mais il est évident que le marché de la formation digitale n'est plus celui des années 2000. xAPI a été introduit en 2013 pour prendre la relève avec une approche sensiblement différente, centrée sur la "data" dont tout le monde reconnait aujourd'hui l'importance. On est donc en pleine transition. SCORM fait de la résistance sur son terrain de prédilection : les contenus e-Learning déployés sur LMS. Mais xAPI s'impose peu à peu comme le standard de référence pour les Learning Analytics au sens large. Sa courbe d'adoption est lente, mais constante. Un signe qui ne trompe pas : de plus en plus d'éditeurs franchissent le pas. D'ailleurs, qu'en est-il de MOS ?
Elodie : Nous avons collé à SCORM depuis le début et jusqu’à SCORM 2004 4ème Edition qui offre un séquençage plus puissant que les prérequis de SCORM 1.2 afin de créer des parcours dynamiques (les prémices de l’adaptatif) et de mettre en place des cursus dans le cadre d'une gestion des compétences. Les concepteurs ont la possibilité de définir la manière dont l’apprenant peut enchaîner les activités. Le LMS contrôle la navigation entre les activités. Mais peu de LMS ont implémenté la 4ème édition et notre éditeur de contenu puissant ne fut plus autant utilisé sans le LMS MOS Chorus.
Ce qui nous a rendu plus prudent dans la démarche ! On privilégie les retours d’expériences du marché pour progresser. Et d’ailleurs, tu en as un nombre certain à ton actif Sébastien.
Sébastien : Oui, j'ai eu l'opportunité de mettre en œuvre plusieurs projets durant ces dernières années. Les premiers étaient de pures expérimentations. Les derniers gagnent en maturité et apportent des solutions très concrètes face à des problèmes réels. Un premier exemple : superviser des formations qui alternent théorie et mise en pratique. Les phases pratiques passaient jusqu'ici sous le radar. xAPI permet à présent de collecter des données précieuses afin de dresser un tableau complet et cohérent des apprentissages. Une autre tendance forte : les données au service de l'apprenant. On pense bien sûr à l'Adaptive Learning, sorte de "saint graal" du Digital Learning. Mais sans aller jusque-là, on peut offrir à l'apprenant des outils très simples lui permettant de mieux gérer ses apprentissages et de se sentir mieux accompagné. Et toi Elodie ? Quelles opportunités vois-tu derrière un standard comme xAPI ?
Elodie : xAPI nous apporte des réponses intéressantes notamment quand il s’agit de collecter les données de suivi des activités qui ne se passent pas dans le LMS.
Il peut s’agir d’actions de formations qui ne sont pas nativement digitalisées comme les séances de simulateur ou les vols des tests dans l’aéronautique, de formations réalisées via des APPs de type serious game ou d’expériences en réalité augmentée/mixte.
xAPI s’avère aussi très utile dans les contextes où il faut supporter des procédures pédagogiques qui mobilisent plusieurs acteurs dans le suivi (instructeurs, formateurs, managers ou évaluateurs, etc.) et où des données qualitatives doivent être saisies comme les observations liées au comportement ou des éléments d’évaluation alignés sur des référentiels de compétences.
Dans le cadre de la FEST (Formation en Situation de Travail) on distingue les phases réflexives des situations de travail. On aura deux types de support : les traces de l’activité et les références extérieures à l’activité qui donnent le « prescrit », « ce qui devrait être fait » pour analyser les écarts entre les attendus et les acquis de chaque situation.
Comme il devient possible d’agréger des données venant de l’extérieur, cela nous permet d’envisager la question du ROI sous un nouvel angle. Les tableaux de reporting s’enrichiraient par exemple de données du CRM pour mesurer la progression des ventes en lien avec la formation.
Pour aller plus loin :
Vous souhaitez lancer une conversation avec nous sur ces questions, nous faire part de vos et projets, envisager la mise en œuvre d’une solution innovante tirant le meilleur parti de xAPI ? Vous pouvez nous contacter : sebastien@fraysse.eu ou elodie.primo@mindonsite.com, et à suivre notre commune actualité, notamment le livre blanc portant sur ce sujet, à paraître dans les prochaines semaines.
Actualité : Elodie Primo interviendra au Séminaire Stratégie Digital Learning Féfaur 2019+ qui se tiendra le 28 novembre à Paris, pour traiter des apports d’une plateforme LMS au “onboarding clients”
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