Le monde devenu “VUCA” : Volatil, "Uncertain", Complexe, Ambigu… Éléments de posture pour la formation confrontée à l'incertitude…
Ce qui est incertain…
Le besoin exprimé par le commanditaire ! Ce n’est pas nouveau : la formation doit construire ses réponses à partir d’une expression des besoins le plus souvent incomplète voire erronée, car le commanditaire préfère souvent se concentrer sur la solution (“la formation dont j’ai besoin”) plutôt que sur le besoin moins simple à caractériser (demandez donc à un commanditaire quels KPIs la formation est censée faire bouger…).
Conséquences pour la formation…
L’approche consulting (interne ou externe) n’a jamais été aussi nécessaire dans les métiers de la formation : il s’agit pour les Directions Formation de développer la compétence stratégique qui permet d’analyser de façon approfondie les besoins du commanditaire dans le cadre d’une conversation suivie où les questions indispensables à la construction d’une solution de formation pertinente devront trouver leur réponse.
Défi 1 : Cette approche suppose une bonne connaissance des métiers, enjeux et problématiques des commanditaires de formation (collaborateurs ou managers) ; elle suppose aussi la capacité d’y embarquer des commanditaires toujours pressés, et donc celle d’éclairer les enjeux de la formation et les métiers qu’elle met en oeuvre pour les atteindre.
Par ailleurs, l’incertitude s’accroît du désarroi des commanditaires : l’accélération des mutations en cours, la volatilité des tâches, des missions, des fonctions finissent par détruire une à une des certitudes qu’on croyait solidement établies. Risques (on vient de l’évoquer) : leur refus de perdre du temps (“à quoi bon, puisque le besoin va bientôt changer) ; la perte de confiance dans la capacité de la formation (dont les processus sont jugés trop lourds) à répondre aux besoins.
Défi 2 : La formation doit accélérer la livraison de ses solutions. Qui acceptera encore longtemps d’attendre un semestre sinon deux mois la formation couvrant son besoin opérationnel (aisance au travail, performance, etc.). Cette accélération de la formation passe par la mobilisation intelligente du digital, dans les offres (contenus, parcours) et des processus simplifiés (conception, production, diffusion des formations).
Défi 3 : La formation doit être capable d’improviser devant un nouveau besoin ou la modification d’un besoin dont la solution est en cours de conception… Improviser, mais en harmonie et sur des fondations solides (comme le ferait un jazzman)… Improviser suppose une capacité à saisir ce qui vient de changer dans le paysage des besoins, et à s’y adapter souplement.
Ce qui est certain…
L’entreprise fonctionne toujours au même carburant. Pour les grandes entreprises cotées, le cours de l’action continue de constituer (à tort ou à raison) un “KPI” des plus suivis par les dirigeants. Le cours de l’action, comme la valeur des entreprises non cotées, dépend largement de leur performance économique ; laquelle dépend in fine de celle de chaque collaborateur.
Conséquences pour la formation…
Défi 4 : la formation qui se donnerait pour première mission de toujours mieux servir ce besoin de performance a peu de chance de faire fausse route, même s’il lui arrive de vagabonder dans le choix de ses solutions. Ce cap de la performance vaut aussi pour des formations à plus long terme visant à développer le potentiel et la mobilité des collaborateurs (il s’agit encore et toujours d’accroître la pertinence de la formation).
4 défis qui en font 1
À bien y regarder ces 4 défis d’une Direction Formation par temps incertain n’en font qu’un : tempête ou calme plat, elle ne risque pas de se tromper en se mettant résolument au service de la performance à plus ou moins court terme ! Cette posture est plus commode qu’on peut le croire, quand on a développé les compétences qui permettent de la mettre systématiquement en oeuvre !
Épisode 1 : La formation en environnement Volatil
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