Les congés d’été sont traditionnellement l’occasion de faire le point ; mise en application en ce début septembre sur les classes virtuelles, un sujet qui me passionne… et m’agace un peu… ce qui vaut ce petit billet d'humeur…
Connaissez-vous Carla ?
En fait, Carla est notre meilleure formatrice, en poste depuis six ans, récoltant régulièrement les meilleures commentaires de satisfaction (NPS) à l’issue des cours qu’elle donne en face-à-face.
Imaginons-nous en classe avec elle : vous suivez son cours avec beaucoup d’attention, ses messages clés que vous vous réjouissez déjà à l’idée de mettre en pratique dès votre retour au bureau. Vous en êtes même à envoyer un tweet pour dire à vos collègues tout le bien que vous pensez de cette formation… quand un maçon fait soudain irruption dans la salle de classe pour, après lui avoir tendu un mégaphone, construire en 2 temps / 3 mouvements un mur de parpaings autour de Carla, si bien qu’elle et vous ne pouvez plus vous voir ! Bienvenue dans votre classe ainsi devenue virtuelle, et supposée être un avenir de la formation où le formateur parle à un mur sans savoir si les participants sont attentifs ni même présents, une dématérialisation telle que le(la) formateur(trice) en est désincarné(e).
Allo ? Allo ?… Allo ?
Cette allégorie pour exprimer les travers potentiels de la classe virtuelle.
Malgré ce que je viens d’en dire, je suis un fervent partisan de la classe virtuelle, et ne peux donc me résoudre au mésusage de ce puissant vecteur de transmission. En complément des techniques d’animation, habituelles mais inégalement partagées, d’une classe virtuelle, les deux améliorations qui suivent permettront d’enregistrer des progrès sensibles.
D’abord la voix sur IP (ou VoIP)… Nous devrions tous être équipés d'une solution permettant d'acheminer l'audio via le même canal que le contenu partagé : toutes les voix - formateur, participants - seraient ainsi transmises par l'ordinateur et non par une ligne téléphonique dédiée pendant que le contenu est quant à lui diffusé par l’ordinateur. Transposition : quand vous conversez à distance avec un proche, est-ce qu’il vous arrive de lui demander : "Patiente un peu : on se connecte par Skype ou Facetime, pendant que je t'appelle au téléphone !" Lueur d’incompréhension garantie dans le regard de votre interlocuteur… Alors pourquoi procéder ainsi dans le monde professionnel ? Les technologies de communication et l'infrastructure existent dorénavant qui permettent de transposer au travail nos expériences dans la sphère privée - le minimum requis, à mes yeux, pour une stratégie digitale à succès.
Ensuite la caméra… Reprenons la même analogie d'une session Facetime avec des proches… Est-ce que vous vous voyez l’informer que vous allez coller un post it sur votre caméra parce que vous ne voulez pas qu’il vous voit ? Non bien sûr… Alors pourquoi le faire dans la sphère professionnelle? S’il est vrai que les utilisateurs des premières classes virtuelles n’ont pas grandi avec YouTube, les temps ont bien changé, et les générations survenues depuis (X et au-delà) n’ont guère ces timidités avec leur image, rompues à l’usage de Facebook et de leurs albums de photos en ligne… Aucune raison d’amputer la classe virtuelle de ce facteur de puissance : la personnalité même du formateur, dès lors, on le sait, qu’une image peut valoir mille mots.
Mises au goût du jour, adaptées à l’environnement et aux infrastructures technologiques actuelles, les classes virtuelles ont donc un avenir radieux dans le monde de la formation. Expérimentant personnellement ces suggestions, j’en obtiens des chiffres conséquents (le moins qu’on puisse dire) : plus 380 % de temps de formation en classe virtuelle d’une année sur l’autre, 400 tonnes de CO2 économisées (la préservation de l’environnement devient un souci des Directions Learning & Development… donnez l’exemple !), et surtout une satisfaction des 2672 participants à faire pâlir d’envie Carla !
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