Pour Jean-Stéphane Arcis, co-fondateur et CEO de Talentsoft, la différentiation est largement comptable de la réussite du leader européen de la gestion unifiée des talents et de la formation… Passage en revue…
Talentsoft intervient sur le marché concurrentiel des plateformes de formation et de gestion des talents… Comment vous différenciez-vous ?
Jean-Stéphane Arcis : L’offre Talentsoft se différencie de celles des généralistes comme Oracle, SAP ou Workday, par une réactivité, une souplesse d’implémentation et un rythme d’innovation qui sont aujourd’hui plébiscités par le marché. Autre spécificité : notre cœur de clientèle est constitué des grandes ou très grandes entreprises d’origine européenne qui nous demandent de déployer notre solution dans toutes les entités qu’elles possèdent dans le monde et donc de s’adapter aux spécificités locales. Par ailleurs, nous offrons une suite complète qui intègre les principaux champs de la gestion des talents : cet atout majeur pour nos clients nous distingue aussi des propositions “point solutions”, c’est-à-dire des solutions qui ne couvrent qu’une partie des besoins de gestion du capital humain…
Pourtant Talentsoft remporte souvent des contrats sur un seul des domaines couverts par sa solution…
Jean-Stéphane Arcis : C’est exact ! Notamment pour le Learning, comme le montrent des projets récents auprès d’entreprises comptant plus de 100 000 collaborateurs.
L’approche “point solution” concerne surtout des très grandes entreprises qui privilégient l’acquisition de “briques” à intégrer dans leur SIRH, lui-même composé d’outils de diverses origines, ces groupes disposant des équipes pour maintenir cette approche “best of breed”. Mais elles continuent d’avoir la solution unifiée en ligne de mire… C’est ce que nous disent nos principaux clients, car on voit mal comment il serait possible de faire du onboarding sans lien avec le recrutement, le “Core RH” ou le digital learning ! Utiliser 5 ou 6 solutions différentes n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Et dans les entreprises de moindre taille ?
Jean-Stéphane Arcis : Dans les entreprises de 10 000 à 20 000 salariés, la tendance est au contraire en faveur de la suite complète. Cette tendance est particulièrement forte dans les pays nordiques où nous avons récemment remporté une dizaine d’appels d’offres incluant tous le socle RH (Talentsoft Hub), dorénavant intégré dans 50% des projets que nous réalisons. Bien souvent, la plateforme vient soutenir la transformation des pratiques de management, le déploiement de la politique RH ou la préparation des métiers de demain… Dans un certain nombre de groupes résultant d’opérations de rapprochement, la DRH cherche à atteindre un seuil de cohérence tout en optimisant ses coûts, ce que permet notre solution, qui est par ailleurs un gage d’autonomie pour les managers.
Quels sont vos ambitions pour le learning ?
Jean-Stéphane Arcis : Nos ambitions en termes de learning sont élevées. Ce domaine devient notre premier pilier en matière de chiffre d’affaires et d’investissement, pour une raison compréhensible : les collaborateurs veulent l’accès à la formation le plus simple, le plus large, le plus rapide, pour monter en compétences et évoluer professionnellement. Nos algorithmes permettent de leur répondre de façon adaptée par des formations qui accompagneront leur parcours professionnel. La formation doit servir aussi bien la performance opérationnelle des métiers que le développement des compétences individuelles - deux objectifs dans lesquels les managers ont un rôle central. C’est un point clé de notre partenariat avec Microsoft : offrir aux managers un environnement de travail digitalisé gorgé de bonnes pratiques supportées par un vaste catalogue de formation d’accès simplifié.
Vous insistez beaucoup sur la qualité de votre relation avec les clients…
Jean-Stéphane Arcis : C’est un autre différentiant de Talentsoft. Qualité et exécution nous importent au plus haut point. Nous avons près de 250 collaborateurs en charge du service clients, répartis dans des équipes projet fortement mobilisées dans les phases initiales, ainsi que le suivi des clients pendant et après le déploiement. Nous partageons avec eux informations et bonnes pratiques qui leur permettent de tirer très rapidement tout le potentiel de leur plateforme. Parmi ces collaborateurs, l’intervention de nos “customer success managers” est très appréciée par les DRH. Pour des projets complexes, impliquant notamment une forte composante de conduite du changement ou par exemple un déploiement en Asie, nous pouvons compter sur des partenaires certifiés de haute volée - Accenture et BearingPoint, parmi d’autres.
A côté de cela, nous avons développé une communauté en ligne où chacun de nos clients peut soumettre des idées d’innovation, poser des questions, interagir, découvrir les dernières fonctionnalités, etc. et qui rencontre un vif succès.
Les résultats sont au rendez-vous ?
Jean-Stéphane Arcis : Outre le taux de fidélisation élevée de nos clients, nous continuons de croître rapidement : 90 millions d’euros de revenus sont attendus en 2019, soit une croissance de 30% par rapport à 2018. Notre part de marché est de 10% dans les pays nordiques : c’est la part de marché que nous nous fixons comme objectif à 3 ans pour l’ensemble du continent européen, de façon à atteindre de l’ordre de 250 millions d’euros de chiffre d'affaires. La forte augmentation de notre facturation - plus 40% sur le 1er semestre - augure de bonnes choses !
Notre ambition se traduit dans le développement de nos équipes, en particulier à travers un programme de 250 recrutements en cours de réalisation, notamment des profils techniques qui œuvreront dans le nouveau centre de R&D que nous emménagerons en novembre à Nantes.
Propos recueillis par Michel Diaz
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