Mutualiser les ressources pédagogiques présente de multiples avantages ; cette approche est encore plus efficace quand elle est menée “interentreprises”, comme le Thales Learning Hub a commencé de la pratiquer avec d’autres entreprises partenaires…
Trois challenges pour les acteurs de la formation à l’ère digitale
Le digital s’impose massivement dans toute stratégie d'entreprise ; il transforme les métiers en profondeur ; il conditionne la survie de l’entreprise et sa capacité à reconfigurer son business.
L’impact sur la formation est double. D’une part, elle est contrainte de produire et déployer toujours plus rapidement les contenus et parcours de formation. D’autre part, elle rencontre toujours plus de difficulté à facturer en direct ses clients qui associent le sentiment de facilité et de gratuité au digital, sans doute en lien avec la démultiplication et la démocratisation des savoirs disponibles sur Internet. Par ailleurs, la reconfiguration “digitale” des entreprises est un phénomène devenu permanent, qui a pour conséquence l’obsolescence programmée des compétences et au final des dispositifs de formation.
Triple défi, donc, que celui des acteurs de la formation : des délais de production de plus en plus courts, un univers concurrentiel toujours plus compétitif, le renouvellement permanent des dispositifs pédagogiques. Cette nouvelle ère remet profondément en cause les modèles d’organisation usités (le plus souvent reposant sur un fournisseur en charge de la production des dispositifs digitaux), trop lents en matière de production, trop chers et difficilement maintenables.
Pourquoi mutualiser les ressources pédagogiques
Dans son ouvrage « les compétences du 21e siècle, comment faire la différence ? », Jérémy Lamri évoque la « coopétition », synthèse de coopération et de compétition qui caractérise un nouveau type de collaboration entre des acteurs économiques pouvant être en concurrence. En effet, mêmes concurrentes, les entreprises peuvent tirer des bénéfices d’une collaboration de circonstance ou d’opportunité.
L’idée de « faire ensemble » « entre entreprises » peut être féconde dans le domaine de la formation, et à même d’apporter une réponse pertinente aux différents challenges évoqués plus haut. Notamment cette collaboration peut se nouer autour de la mutualisation interentreprises des ressources pédagogiques digitales, quand cela s’y prête, par exemple sur des thèmes transverses (notre projet, cet été, de lancer la production d’un parcours « apprendre à apprendre » interentreprises), et quand c’est possible, notamment en matière de confidentialité et de gestion des droits. Il peut s’agir de la co-production de dispositifs digitaux (projet commun) ou encore d’utilisation de dispositifs préalablement conçus par l’une des entreprises.
Les vertus d’une mutualisation des ressources pédagogiques sont multiples :
- L’utilisation d’un dispositif digital existant, moyennant son adaptation au contexte de l’entreprise, donne un avantage certain à l’entreprise utilisatrice : investissement et délai de déploiement moindres.
- La co-production (ou « co-design ») d’un nouveau dispositif digital se traduit pour chaque entreprise participante par une répartition des efforts, charges diverses et délais de déploiement avec au final une meilleure compétitivité.
- Le partage des ressources pédagogiques apporte aux entreprises une meilleure réponse aux problématiques d’obsolescence des dispositifs, disposant de fait d’un « pool » de ressources beaucoup plus vaste et surtout régulièrement entretenu par les apports variés des uns et des autres.
- La mise à disposition de ressources interentreprises est également, tant pour les intéressés que pour leurs clients finaux, les apprenants, une opportunité d’enrichissement sans précédent en matière de regards croisés. Elle offre un avantage clé en matière « d’ouverture au monde » pour les solutions pédagogiques proposées.
Certes les thématiques de formation mutualisables doivent être transverses, refléter des préoccupations communes aux entreprises. Toute mutualisation, en particulier quand il s’agit d’un parcours digital, doit aussi prendre compte les plateformes de formation sous-jacentes qui pourront différer d’une entreprise à l’autre ; si la plateforme d’intégration d’une entreprise participante est différente, il est toujours possible de reprendre les modules unitaires du dispositif et de les intégrer via sa propre fonctionnalité de design de parcours digitaux.
Le Thales Learning Hub et les autres entreprises (utilisant la même plateforme de formation) qui participent à cette expérimentation ont commencé par créer un comité éditorial interentreprises pour recenser le portefeuille des dispositifs voués à être mutualisés.
À suivre…
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