Et si la formation n’était à l’instar du mariage qu’une longue conversation ? C’est ce que Cornerstone, parmi d’autres, donne à penser avec le lancement de “Cornerstone Conversations”.
Avec cette nouvelle fonctionnalité il s’agit pour Cornerstone d’aider les équipes de ses clients à lancer et développer des conversations régulières pour tout à la fois “renforcer la productivité des collaborateurs, leur engagement, leur développement” - une disposition prisée des millenials, selon l’éditeur, friands d’un feed back continu de leurs pairs et de leur manager. L’enjeu est de taille, compte tenu de la place que la génération Y occupe dorénavant dans le monde du travail.
Avec Cornerstone Conversations n’importe quel membre d’une équipe peut lancer une conversation - managers, qui seront sans doute les premiers à se saisir de cette opportunité, collaborateurs, chefs de projet… - avec tout ou partie de l’équipe, dans la plupart des situations qui occupent le temps des collaborateurs : flux quotidien du travail, points d’avancement sur les projets et missions en cours, revues de performance, coaching en développement de carrière… Cadence au choix : hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle ou annuelle ; mais on peut imaginer que c’est la conversation continue qui est visée via l’intégration avec les outils du quotidien comme Slack ou Outlook (dont la fonctionnalité de rappel sera utile au manager pour lui rappeler qu’il est temps de lancer la conversation !).
Rien de nouveau ? Si tout de même : il n’est pas dit que la conversation soit un art si bien pratiqué dans les équipes (le bureau fermé ni l’open space ne s’y prêtent) ; par ailleurs, quand elle existe, est-elle aussi productive qu’on peut le souhaiter ? Cornerstone Conversations veut remédier à ce constat : outil pour développer les conversations, outil aussi pour les capturer. Un goût des origines : c’est sur cette idée de conversation “tracée” que les réseaux sociaux d’entreprise ont tenté leur percée il y a une dizaine d’années (on pense à Blue Kiwi Software, 2007). On pourrait gloser sur le principe même de cette capture, en considérant que l’essence de la conversation, c’est la liberté de parole laissée à chacun, sans crainte que l’enregistrement de ses propos finissent par se retourner contre son auteur. On notera aussi que tout le monde n’est pas à l’aise avec l’écrit, ce qui pourrait réduire l’intérêt de la solution, ou bien la cantonner à des secteurs particuliers.
Une application prometteuse, c’est celle du coaching : plus efficace parce que productif et exploitable, notamment grâce au modèle “Coaching Conversations” proposé par l’application (chaque type de conversation a son modèle : “Check-in Conversations”, “Performance Review Conversations”…). Des modèles que les DRH pourront adapter à leur entreprise.
Bien qu’appartenant au module Performance, Conversations est transversal à l’ensemble de la suite Cornerstone. Les conversations s’étendront au-delà de la performance vers les plans de développement individuels et le Learning… Pour Cornerstone : “Conversations constitue une plaque tournante qui allie le développement continu des talents de manière attrayante et permanente, avec des objectifs de développement et de performance à long terme. Par exemple, lors de chaque réunion, les responsables et les employés peuvent rapidement définir leurs objectifs, suivre leurs progrès sur une échelle allant de 1 à 100 et procéder à des ajustements à mesure que leurs priorités changent - en veillant à ce que leurs objectifs soient toujours présents. Pratiquement, les conversations déboucheront sur des recommandations de formation nourries par l’offre de contenus désormais pléthorique (post rachat de Grovo) de l’éditeur.
Il faudra cependant attendre l’automne 2019 pour voir Cornerstone Conversations à l’œuvre.
Michel Diaz
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