Chaque portail de formation est construit autour d’une finalité principale. À défaut qu’elle ait été mal identifiée, le portail risque de perdre en efficacité. Trois exemples qui ne sont pas loin de couvrir la plupart des demandes actuelles de portail…
Quelle est la finalité de votre projet plateforme / portail ?
Une question superflue au vu du niveau de détail des appels d’offre plateforme… Justement non : trop détaillé le cahier de charges peine à dessiner la “Big Picture” : faut-il renforcer la performance opérationnelle d’un métier ou bien viser un objectif plus global comme l’acculturation digitale du personnel ou encore le portail doit-il gérer (attirer, fidéliser, développer) les talents de l’entreprise, individuellement et long terme ?
Comme on le voit, la finalité du projet doit pouvoir s’exprimer dans une formule courte, synthétique, parlante aux fournisseurs comme aux parties prenantes dans l’entreprise.
Finalité “performance métier”
Si le portail doit servir la performance d’un métier, il lui faudra souvent coller aux spécificités de celui-ci : tâches, processus, acteurs impliqués (le manager en particulier), rythmes, langage métier, indicateurs de performance… Un portail de formation d’un réseau de distribution multimarques diffèrera sensiblement d’une plateforme d’assistance aux utilisateurs d’un nouvel applicatif métier.
Exemple d’impact sur la conduite de projet : la direction formation consultera impérativement des représentants du métier (managers, collaborateurs) dans l’expression des besoins et le choix de la solution. Le portail contiendra essentiellement des contenus métier sur mesure qu’il faudra bien produire aussi rapidement que possible (qui ? comment ? avec quels outils auteurs ?). Prévoir aussi l’interfaçage à terme du portail et de l’applicatif utilisé par le métier pour corréler l’investissement formation et le gain de performance métier. Etc.
Finalité “acculturation digitale”
Un portail d’acculturation générale au digital sera au contraire générique (ce qui n’exclut pas qu’il prenne aussi en compte les spécificités de la transformation digitale d’un métier). Le programme du CFEM de la Branche Professionnelle Retraite Complémentaire et Prévoyance constitue un bon exemple de ce type de dispositif, et de la certification digitale embarquée.
Généricité des contenus : la culture digitale s’appuie sur un vocabulaire, des concepts, des bonnes pratiques valables quasi universellement (y compris pour les informaticiens). La dimension et la cohérence du catalogue, les parcours de formation, la gamification du portail, l’utilisation du smartphone… Le portail donnera envie d’apprendre à des collaborateurs qui pourront viser un “passeport digital”. La direction formation sera plus autonome dans sa proposition de portail, sans toutefois omettre d’embarquer des partenaires clés (DSI, Chief Digital Officer).
Finalité “talent”
Un portail “talent” est loin de se réduire à un portail de formation, car il doit gérer le recrutement, l’intégration, la mobilité, la performance, la succession, etc. La formation joue certes un rôle clé, car elle accompagne le collaborateur tout au long de son parcours professionnel dans l’entreprise. Là aussi l’espace formation du portail doit donner envie d’apprendre. Les contenus de formation, peuvent être spécifiques au métier exercé par le collaborateur (support à sa performance) ou génériques / semi-génériques (formations comportementales notamment) : leur spectre est forcément plus large que les précédents. Par ailleurs ces formations doivent s’enraciner dans les souhaits individuels d’évolution. Le maître mot d’un tel portail : individualisation.
Si l’on devait retenir une seule conséquence dans la conduite d’un projet de portail talent, ce serait l’impératif d’une collaboration étroite DRH - direction formation, dès l’expression des besoins. Avec la perspective de plusieurs difficultés qui restent mal arbitrées à ce jour : qui est le propriétaire du projet (la formation, telle fonction de la DRH ?), par quel module de la plateforme (formation ou autre) faut-il commencer ?
3 portails en 1 ?
On commettrait une erreur à vouloir d’emblée embrasser ces 3 finalités. La bonne méthode consiste à identifier celle des 3 qui justifie le projet, puis à choisir et mettre en œuvre la solution sans oublier que la convergence des 3 finalités pourrait être visée… à plus long terme !
Michel Diaz
Actualité : 6ème Séminaire annuel Féfaur sur les plateformes de formation
Michel Diaz animera le 6ème Séminaire annuel Féfaur sur les plateformes digital learning le 25 juin 2019 à Paris. Une centaine de décideurs formation-RH participeront aux travaux sur la thématique “Construire et exploiter votre plateforme Digital Learning”, avec des praticiens et des experts clés du domaine.
|