Les salons professionnels constituent un terrain d’enquête privilégié… Une opportunité qui n’a pas échappé à Stéphane de Jotemps, VP Sales de Skillsoft pour la France, qui a profité de sa participation au salon Learning Technologies pour connaître le point de vue des visiteurs sur le développement des compétences digitales.
Combien de visiteurs interrogés, pour quels résultats ?
Stéphane de Jotemps : Le questionnaire que nous avons diffusé a été renseigné par 126 visiteurs, tous chefs d'entreprise, responsables RH ou responsables de la formation. Premier constat : la formation aux compétences digitales est en voie de développement, mais les entreprises peuvent mieux faire ! 61,7% d'entre elles estiment que leurs collaborateurs passent moins de 40% du temps consacré à leur formation à acquérir des compétences digitales… Un chiffre révélateur du manque de préparation à la transformation digitale, et qui n’a rien pour nous surprendre : il conforte les résultats d’autres études notamment la façon dont les entreprises se préparent - mal ! - à la cybersécurité.
Est-ce que les entreprises sont conscientes de cet écart à combler ?
Stéphane de Jotemps : Les répondants reconnaissent qu’il y un écart entre le besoin en compétences digitales et la réalité des formations au digital actuellement suivies. Néanmoins on peut être rassuré par une autre indication : 74,3% considèrent que la part de la formation dédiée à l'acquisition de compétences digitales augmentera au cours des 5 prochaines années. Par ailleurs 90,4% des répondants estiment que la formation est importante voire très importante dans leur entreprise, et ils ne sont que 9,6% à déclarer que leur entreprise y accorde peu ou pas d'importance. C’est un terreau favorable pour les efforts de formation que la transformation digitale demande d’ores et déjà aux entreprises.
Quelles sont les modalités de formation préférées ?
Stéphane de Jotemps : Le blended learning ! Majoritairement… 55,4% des entreprises utilisent le blended learning, alors qu’elles sont 24,7% seulement à faire uniquement appel au présentiel… Quant au e-learning en auto-formation, il ne représente que 19,8% de cette “part de marché”. Pour ce qui concerne les collaborateurs eux-mêmes, ils sont 53,6% à préférer la formation en présentiel, faute sans doute que la formation en ligne soit suffisamment accompagnée ; 41,6% donnent leur préférence au e-learning, avec une préférence pour le micro learning (32,8% des répondants), puis le social learning (17,6%) et la gamification (16,8%).
Toutes les activités, tous les métiers de l’entreprise sont transformés par le digital… Quelles sont les thématiques de formation plébiscitées ?
Stéphane de Jotemps : Nous estimons que tout collaborateur est potentiellement un leader potentiel, et qu’une formation au leadership peut lui permettre de saisir des nouvelles opportunités, comme celle de devenir manager… 54,4% des répondants partagent la conviction (tout à fait d’accord ou plutôt d’accord) que « tous les salariés doivent avoir accès à une formation au leadership », contre 26 % qui y sont totalement opposés. Les lignes bougent !
Vous avez aussi abordé la question sensible de l’investissement formation pour un salarié qui quittera son poste peu après…
Stéphane de Jotemps : Si la formation apparaît comme investissement pour la plupart des répondants, on ne peut pas dire qu’ils soient inquiets à la perspective qu'un salarié quitte l'entreprise après avoir bénéficié d'une formation ! 46,8% ne le sont pas du tout et 14,2% « pas vraiment »… On notera tout de même que 23,7% le sont réellement, en particulier dans les PME où la formation peut représenter un investissement conséquent et où les possibilités de remplacement d’un salarié partant ne sont pas aussi nombreuses que dans les grandes entreprises. Mais pour 84,8% des responsables interrogés, cela ne justifie pas du tout de prendre le risque de salariés moins compétents parce que moins formés.
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