Transformation digitale des activités, développement des soft skills et de l'employabilité, support de la performance des métiers… on demande beaucoup aux responsables formation appelés à une véritable "révolution intérieure" s'ils veulent être à même d'accompagner les bouleversements en cours.
La formation est un levier de la transformation digitale des organisations…
La digitalisation des activités s’universalise. Chaque salarié doit disposer d’un "bagage digital" sans lequel la réussite collective est illusoire. Dirigeants et managers sont aux avant-postes : ils doivent se former pour prendre le "leadership à l’ère digitale”. L’impératif de réussite pour l’entreprise, l’accélération de sa transformation, la disponibilité des offres de formation pour tous conduisent à la prise de responsabilité individuelle ; charge aux services formation d’ouvrir le plus large accès aux programmes existants.
Les "soft skills” gagnent en importance…
Alors qu’on en est encore au début de l’ère digitale, il faut miser sur les compétences inaccessibles aux algorithmes et autres robots - l’intelligence émotionnelle, la capacité à communiquer et à travailler en équipe, le “creative thinking”, la capacité de se remettre en question et d’apprendre, celle d’apprendre à apprendre, etc. Ces compétences sont d’ores et déjà considérées comme stratégiques par des directions d'entreprise convaincues que leur compétitivité passe par la diffusion massive des soft skills dans leur personnel.
L’employabilité devient une co-responsabilité du salarié et de l’entreprise…
Si l’entreprise peut aider au maintien de l’employabilité de tous, il appartient principalement au salarié de veiller au développement continu de ses compétences ; lesquelles constituent un capital pour produire son employabilité. La récente réforme de la formation insistant sur cette co-responsabilité de l’entreprise et du salarié, cet objectif s’immiscera d’autant plus facilement dans les priorités du plan de formation que l’employabilité s’appuie sur les soft skills nécessaires à la transformation digitale de l’entreprise.
La formation sert plus étroitement les métiers…
Les responsables formation sont de plus en plus sous pression des commanditaires qui voient la formation comme un moyen de développer la performance des métiers. L’abondance des offres de formation met en cause l’intermédiation du service formation, s’il ne parvient pas à servir l’objectif de performance juste à temps et à moindre coût. Enjeux de performance, d’employabilité et de transformation digitale étant liés, la formation doit les servir en cohérence, tout en apportant une réponse spécifique à chacun.
Le facteur humain revient en force dans une approche blended learning rénovée…
Même dans les formations procédurales, où il s’agit par exemple de répéter un geste ou un processus, des salariés ressentent un besoin d’accompagnement. Il en va a fortiori ainsi pour les soft skills. Ce besoin trouvera une réponse toujours plus nuancée dans des dispositifs diversifiés assemblant de façon cohérente et optimisée des nombreuses modalités de formation et d’accompagnement. Les formateurs et les experts métiers qui souhaitent partager leurs savoirs seront les fers de lance de cette réinjection de l'humain dans les dispositifs de formation et d’accompagnement.
La généralisation en cours du Digital Learning débouche sur une collaboration accrue…
Au fur et à mesure où le digital learning se généralise, où les taux d’usage et d’adoption grimpent, les salariés intensifient les échanges centrés sur les contenus pédagogiques digitaux, permettant progressivement au Social Learning jusque-là quasi introuvable de prendre corps. Le social learning apparaît ainsi comme une propriété émergente de la généralisation du Digital Learning.
La mutation des professionnels de formation…
Ces quelques tendances n’épuisent pas le relevé des transformations en cours. Elles montrent toutefois qu’on assiste à une révolution plutôt qu’à une simple évolution même accélérée même continue de la formation. Les professionnels doivent abandonner tout “prêt à penser” : le scepticisme qui refuse a priori tout mérite au Digital Learning comme la béatitude benête d’une fashion-victime pour qui l’étiquette digitale suffit seule à créer de la valeur pédagogique. Professionnel de formation aujourd’hui : un métier passionnant… si l’on est prêt à accompagner ces bouleversements par sa propre "révolution intérieure".
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