Êtes-vous certain qu’il faille pousser aussi loin la ressemblance entre votre portail de formation et le site Web de la marque ? Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Questions pour les responsables formation d'un réseau de distribution B2C… et pour les autres !
Il peut arriver qu'un responsable formation fasse preuve d’une exigence démesurée en matière de design du portail de formation.
Cette exigence part d’un bon sentiment. Par exemple dans le secteur du luxe, le responsable formation d'un réseau de distribution multi-marques souhaitera que l’image véhiculée par le portail de formation commerciale soit conforme à l’image de marque : les contenus pédagogiques digitaux devront s’inspirer (sinon reprendre) des codes utilisés par le marketing et la communication de la marque - images, vidéos, identité visuelle, polices de caractères, etc.
Cette exigence, qui est le reflet d’une culture d’entreprise forgée autour de l’image de marque, s’exprimera dans diverses expressions de besoins du responsable formation aux fournisseurs : éditeurs de plateforme (quand l’entreprise veut acquérir un LMS ou en changer), studios de création (développement de e-learning sur mesure). Si ceux-ci parviennent à peu près à tirer leur épingle du jeu (souvent en y perdant des plumes avant que le client s'estime satisfait), les fournisseurs de LMS continuent d'avoir des difficultés à répondre à cette demande d'un portail ressemblant de très près aux sites Web qui communiquent vers les consommateurs.
C’est que le LMS est essentiellement un “moteur” permettant de diffuser des modules e-learning et d’en assurer le tracking en vue d’un reporting différencié ; son principal avantage réside dans sa capacité à porter des processus clés de formation ; il n’est pas un "langage" adapté à la création de sites Web de grande qualité graphique. Les plateformes plus avancées, intégrant des activités Social Learning, de la gamification, des vidéos, etc., ne sont pas mieux loties ; au contraire, ces capacités plus étendues reposent sur une industrialisation du paramétrage via l’agencement de web services déjà existants.
Pour satisfaire leurs clients (au moment de l’appel d’offres on est prêt à faire beaucoup d’effort !), les éditeurs de plateforme se présentent parfois avec un partenaire en charge de créer cette couche Web qui, placée entre le moteur LMS et l’utilisateur, permettra d’obtenir un portail plus "proche de l’image de marque”.
Ce faisant, l’affaire se complique forcément sous divers angles : technique voire fonctionnel, contractuel, management du projet. Last but not least, le coût de la solution est forcément supérieur, car ce sont deux fournisseurs (même si le plateformiste assure la maîtrise d'œuvre) qu’il faut rémunérer.
Êtes-vous certain qu’il faille pousser aussi loin la ressemblance entre votre portail et le site Web de la marque ? Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Les enjeux méritent à tout le moins que les responsables formation réexaminent cette question, alors que les plateformes LMS ou LEP (Learning Engagement Platform) ont par ailleurs fait d'énormes progrès en matière de design - Cf. par exemple les portails générés par 360Learning, Cornerstone, Futurskill, MOS-MindOnSite, Talentsoft (parmi d'autres)… même si l'on reste dans la "mesure industrielle", qui n'est pas du 100% sur mesure.
Michel Diaz
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