Si la diversité s’impose progressivement dans le monde du travail, c’est parce qu'elle offre un avantage compétitif décisif aux entreprises et aux personnes, par sa promotion d'une vision et de compétences plus riches. Cette tendance travaille aussi la formation… qui devient caméléon ! C'est-à-dire tout le contraire d'une formation exclusive ou manichéenne.
La diversité vaudra donc aussi, de plus en plus, pour la formation ; laquelle s'inspirera au fond de la Nature, de son infinie diversité des espèces et de leur adaptation à leur environnement immédiat.
Comme le caméléon est une image convaincante de cette diversité adaptative (par sa capacité à changer de couleur à volonté comme moyen de communication et également de camouflage), on peut espérer qu'émerge la "formation caméléon". C'est-à-dire une formation engendrant des nouveaux univers d’apprentissage pluriels, à la pédagogie multi-dimensionnelle, dont toute modalité, tout format contribuera à des parcours de formation faisant sens et impactant directement l’expérience d’apprentissage. Encourager le développement d’une telle vision (diversité et adaptabilité), c’est répondre de façon pertinente à la pluralité des styles d’apprentissage : apprenant différemment, selon ses besoins et envies, chacun a droit à son Caméléon !
Et s’il faut brosser quelques “couleurs” ou dimensions variées, à même de caractériser ces nouveaux univers d’apprentissage, nous retiendrons :
- Le multi modal, c’est-à-dire l’alternance des méthodes pédagogiques (présentiel compris) porté par des parcours d’apprentissage conçus par des ingénieurs de formation devenus de véritables “architectes de voyage d’apprentissage”.
- Le multi facettes : un mot pour dire que l’environnement d’apprentissage doit pouvoir s’adapter aux contraintes et besoins locaux, par exemple être décliné en “vues” ou “learning channels” adaptés aux spécificités des organisations et des géographies, favorisant ainsi efficacement une démarche de déploiement “glocale” (locale et globale à la fois).
- La capacité suggestive : dimension qui doit partir de l’objectif de personnalisation de l’offre de formation à “mon profil, mes usages, mon portail de formation”.
- Le service d’un sens, qui peut s’exprimer sous forme d’un “fil rouge” pédagogique, pour lutter efficacement contre la perte de sens contenue dans le zapping effréné dans des mosaïques de contenus et d’offres suggérés aux apprenants ; là aussi, une mission pour les ingénieurs pédagogiques.
- L’ouverture au monde, les nouveaux univers d’apprentissage devant se connecter à d’autres univers (par exemple les réseaux sociaux où l’on publie ses dernières compétences acquises) ou sources de contenus (le Web, les catalogues externes, etc.).
- Le collaboratif, le lien social y est central et l’interaction entre apprenants procède d’un apprentissage commun doublé de contributions et de “co-créations” variées.
- Le participatif : dimension d’un univers d’apprentissage où chacun est à la fois “sachant” et”apprenant”, proposant, produisant et contribuant à la production et à la validation de savoirs variés.
- La double possibilité du “Push” et du “Pull”, aussi bien dans les contenus (prescription (push) pour la formation à l’anglais par exemple et libre accès juste-à-temps (pull) pour la bureautique) que dans les parcours.
- L’engagement : l’apprenant impliqué dans ce type d’univers d’apprentissage, est séduit, il choisit d’y rester pour développer ses compétences.
- La dimension d’évaluation, quand c’est nécessaire : un voyage (journey) pouvant débuter par une évaluation des compétences suivi de contenus et parcours recommandés en fonction du diagnostic obtenu.
- Mobile, et donc accessible partout, en tout temps et sur des périphériques variés.
- Ludique, le jeu est y très présent et en constitue une ressource à forte valeur ajoutée.
Diversité, adaptabilité, caméléon… Ces univers reposent sur une vision : la diversité est en effet la meilleure réponse aux besoins multiples et changeants des apprenants ; elle débouche sur des univers pluriels et en perpétuel mouvement (de nouvelles couleurs ou dimensions s’allumeront en fonction de nouveaux besoins de formation que l’on ignore à ce jour) ; elle s’oppose aux approches exclusives ou manichéennes qui consistent à ériger une voie unique d’apprentissage comme on l’a connu au début des années 2000 (le fameux e-learning qui devait remplacer le présentiel) ou plus récemment avec l’intelligence artificielle.
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