Le digital learning, ce n’est pas si compliqué… au moins dans ses aspects techniques. Plus délicat à construire : le nouvel état d’esprit (“mindset”) nécessaire aux équipes formation pour soutenir durablement une stratégie e-learning efficiente et optimisée.
Des compétences techniques à la portée des équipes formation-RH…
Connaissance pratique d’un outil auteur de contenus pédagogiques digitaux, ou des fonctionnalités d’administration de la plateforme LMS… Les compétences techniques attachées au digital learning sont relativement simples à acquérir, a fortiori sur les nouvelles plateformes qui offrent une expérience d’utilisation simplissime aux auteurs et aux administrateurs (expérience inspirée de celle offerte aux apprenants). Il y suffit d’une formation de quelques jours et surtout d’une pratique régulière.
Pour acquérir ces compétences techniques (en particulier en matière de création de contenus), un professionnel de formation peut en effet largement s'appuyer sur celles qu’il a déjà acquises dans l'exercice de son métier - séquencer un contenu pédagogique digital ou assembler un parcours de formation blended learning n'est pas si différent de cette opération appliquée à des séquences pédagogiques en présentiel. Nous sommes convaincus, pour l’avoir fréquemment constaté, que la compétence en digital learning est accessible aux équipes formation-RH déjà en place, qu'il s'agisse de compétences approfondies (conception, administration) ou de la connaissance des possibilités et des limites des outils pour les décideurs en charge des nouvelles stratégies de formation. Au responsable formation de dresser cette cartographie des compétences techniques ; à chacun d’apprécier celles qu’il doit acquérir par lui-même pour s’assurer de son employabilité.
L’essentiel est ailleurs : dans le nouveau “mindset” attendu des professionnels de formation. Relevons quatre marqueurs clés de cet état d’esprit (liste non exhaustive).
La formation doit être réactive, c’est-à-dire répondre, offrir une solution au plus vite à un besoin ; demain, cette réactivité se muera en pro-activité : la formation devra anticiper, proposer avant même que le besoin soit exprimé. Cette nouvelle compétence suppose une grande agilité mentale, qu’on peut développer (et des compétences techniques à venir sur le traitement des données).
En conséquence elle devra être créative : ne pas se contenter de trop recycler les vieilles recettes, sans pour autant faire table rase (par paresse intellectuelle, ou, ce qui revient au même, pour des motifs d’idéologie numérique) de ce qui continue de fonctionner fort bien. Nouveaux formats, nouvelles pratiques offrent de multiples opportunités d’agencements inédits, que les professionnels de formation doivent s’approprier.
Autre marqueur du mindset formation : la collaboration, qui sortira les équipes formation de l’entre-soi pour les plonger toujours plus profondément dans les métiers et les services de l’entreprise, tout au long d’un projet de formation, y compris dans la phase de conception.
"L’orientation résultat” prendra le pas sur l’objectif habituel d’une juste répartition de la dépense. La formation devra se préoccuper de son impact (ROE, ROI…), elle devra sortir d’une zone de confort (et de contraintes) créée par des décennies de réglementation à la française.
Pro-activité, agilité, créativité, collaboration, orientation résultat… Ces compétences, et d’autres du même acabit, constituent le vade mecum du professionnel de formation contemporain. Il s’agit bien de développer un nouvel état d’esprit qui permettra à la formation de se synchroniser avec le monde comme il va.
C'est l'application au digital learning d'un principe de Léonard de Vinci… Digital Learning "È cosa mentale"… Dès lors tous les espoirs sont permis !
Michel Diaz
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