Le digital learning s'est imposé comme une évidence chez Bureau Veritas. Pour Patricia Andrès, Learning & Development Manager, former chaque fois que nécessaire est un impératif, y compris pour les collaborateurs qui travaillent sur les sites clients. Micro-learning, playlists de curation interne et externe, content on demand, "employee generated content"… Des évolutions en cours qui permettront de renforcer cet objectif.
La promesse d'un accès tout le temps et partout à la formation est-elle aujourd'hui tenue chez Bureau Veritas ?
Patricia Andrès : La promesse d'un accès à tous et partout dans le monde a bien été tenue. Depuis plus de 3 ans, tout nouveau collaborateur bénéficie automatiquement de cet accès dans le cadre de son processus d'intégration. En parallèle les campagnes e-learning déployées dans le monde entier ont contribué à pousser la solution auprès des populations existantes.
Par ailleurs, pour nos collaborateurs qui, travaillant sur site chez nos clients, n'ont pas d'ordinateurs, nous organisons des sessions sur des PCs partagés lorsqu'ils sont de passage dans nos locaux. Dans ces cas particuliers encore plus que pour les autres, nous poussons l'usage du "mobile learning". Tous les nouveaux cours publiés sur la plate-forme depuis 2017 doivent être "responsive design". En revanche, convertir l'existant est un vrai challenge !
Combien de contenus digitaux "Self-Directed learning" sont disponibles sur votre portail de formation ?
Patricia Andrès : Le Self-Directed Learning en est encore à ses débuts mais une première initiative a été lancée l'année dernière avec succès. Plus de 150 cours ont été mis à disposition sur la plateforme, portant sur le développement personnel, le leadership et le management, l'inclusion, la diversité, l'intelligence émotionnelle… L'objectif était de compléter une offre existante essentiellement technique ou de compliance (mise en conformité réglementaire).
Deux approches sont proposées pour ce type de contenus. La première en "Self-Directed Learning", qui demande une bonne motivation et aussi un certain degré de maturité de l'apprenant. La deuxième, qui est orchestrée par les Directions des Ressources Humaines locales qui poussent des contenus en fonction des axes de développement identifiés dans l'entretien annuel de performance. Par exemple, chaque manager est évalué selon 10 principes de Leadership qu'il doit incarner au quotidien. Une offre spécifique est proposée pour les managers sur ces thématiques.
Après l'accès à tous, partout dans le monde, sur tous les supports (mobiles), Bureau Veritas a lancé le concept "2 minutes pour mon apprentissage". Acteur de sa formation, l'apprenant est incité à se connecter au portail pour apprendre et se développer ; ce réflexe doit devenir quotidien, de même qu'on traite ses emails tous les matins ! Le "micro-learning" vient soutenir cette initiative ; il n'est pas nécessaire de mobiliser des journées complètes pour apprendre.
Est-ce que les salariés pourront être amenés à créer des contenus, par exemple avec leur smartphone et ses capacités vidéo ?
Patricia Andrès : C'est une piste très intéressante aux résultats probants dans le domaine public et qui va se développer dans les entreprises. L'Employee Generated Content permet à l'entreprise d'être plus agile dans la production et la mise à disposition de contenus de formation. Au-delà du partage des compétences, cette solution a un impact très positif sur l'engagement des salariés. Cela permet aussi de faire briller des experts et d'accroître leur visibilité en interne. Pour l'heure chez Bureau Veritas on est encore au stade de la réflexion mais nous considérons cette approche comme une vraie alternative aux modes de production de contenus plus classiques ou encore à l'achat de catalogue sur étagère. Reste toutefois la question de la modération des contenus….
Quel bilan tirez-vous de votre première campagne sur le "code éthique" en 2017 ?
Patricia Andrès : Comme il s'agissait d'une campagne de formation obligatoire pour tous, notre plateforme LMS unique opérée par Cornerstone a permis d'automatiser l'assignation à tous les nouveaux collaborateurs et de fiabiliser le reporting, ce qui est un point est essentiel car chaque année Bureau Veritas est audité par des consultants externes sur le déploiement de cette formation sur l'ensemble des 140 pays. Plus de problème pour justifier ! Dès son 1er jour, chez Bureau Veritas, le nouveau collaborateur reçoit le mail d'invitation pour suivre ce module et il peut donner son avis une fois celui-ci terminé.
Quelles sont les perspectives du digital learning chez Veritas à l'horizon de deux ans ?
Patricia Andrès : D'abord, pour ce qui concerne les contenus, leur diversité, leur flexibilité restent fondamentales dans la stratégie "Digital Learning" de Bureau Veritas. Micro-learning, playlists (curation interne /externe), content on demand, "employee generated content"… ce sont des orientations que nous allons développer pour compléter l'offre actuelle. Le mobile learning est aussi une priorité, son usage et son déploiement sont un vrai enjeu pour les prochaines années. Les collaborateurs en Asie et notamment en Chine sont très demandeurs… Nous attendons la nouvelle application mobile de Cornerstone avec impatience. Quant à la formation en "réalité virtuelle", elle émerge progressivement avec des projets pilotes déjà en place, pour que les inspecteurs puissent se former depuis leur bureau aux risques sur des sites sensibles comme des usines ou encore des centrales.
Replay de la tribune de Patricia Andrès parue dans le numéro spécial "e-learning Letter by Cornerstone"
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