La dernière technologie alimentant les transactions de cryptomonnaie s’applique désormais au Digital Learning. En enregistrant les informations d'identification sur le registre Blockchain, le processus de certification est automatisé, les accréditations frauduleuses ne sont plus un problème et les apprenants peuvent choisir leur contenu.
Vous n'avez peut-être jamais entendu le terme Blockchain auparavant, mais peut-être êtes-vous familier avec des cryptomonnaies telles que Bitcoin, Ethereum ou Dash, qui sont toutes supportées par la technologie Blockchain. La Blockchain est une base de données transactionnelle décentralisée, comparable à un livre comptable (ledger). Ce registre contient l’historique de toutes les transactions, enregistré dans des "blocs", qui sont liés entre eux et sécurisés à l'aide de la cryptographie. Une fois que les données sont stockées dans une Blockchain, elles ne peuvent pas être modifiées.
S’affranchissant des relations de confiance traditionnelles, la Blockchain est protégée contre la falsification par un système de confiance répartie. Par exemple, si Marc dit à Denis qu'il lui a envoyé 10 €, Denis n'a pas besoin de croire que Marc l'a fait, puisqu'il peut le constater dans le registre.
L'utilisation actuellement la plus mentionnée de cette technologie est la cryptomonnaie ou les actifs numériques. Les crypto devises sont un cas d'utilisation réussi pour la Blockchain car elles incitent les "mineurs" (individus vérifiant les transactions et opérations effectuées) à extraire des blocs et à exécuter des nœuds ou copies du registre Blockchain. Plus il y a de nœuds, plus le réseau est décentralisé et sécurisé. A l’inverse, si une copie du registre a été retournée avec une transaction falsifiée, elle ne correspondra pas à toutes les autres copies et sera rejetée. Alors, quelles applications Blockchain pourrions-nous voir à l'avenir dans l’industrie du Digital Learning ?
Formation et Certification
Une idée explorée notamment par Sony Education, IBM ou Accredible, est la certification d’un parcours de formation sur la Blockchain. Ainsi un recruteur ou un employeur peut attester de la véracité de la certification et cette dernière ne peut être falsifiée, ce qui profite à toutes les parties prenantes : l'étudiant, l'établissement qui délivre les diplômes et les employeurs. La Blockchain devient même la nouvelle "monnaie" du département Formation-RH, qui peut certifier les expériences et délivrer des badges numériques ouverts, via des plateformes LMS comme Moodle ou Totara.
Le processus de délivrance de badges peut également être automatisé avec des "smart contracts". Alors qu’un contrat traditionnel définit les règles d’un accord entre plusieurs parties, un smart contract fige ces règles dans une Blockchain tout en déclenchant le transfert d’un actif une fois les conditions contractuelles exécutées. Dans ce cas, un contrat intelligent pourrait automatiquement déclencher l'attribution d'une certification basée sur différentes conditions telles que les résultats d'un étudiant, les communications envoyées ou automatiquement partagées sur des réseaux professionnels tels que LinkedIn. Les smart contracts pourraient être élargis pour aider les étudiants tout au long de leur parcours académiques, en offrant automatiquement de l’aide aux étudiants dont les notes sont inférieures à la moyenne.
Diffusion du savoir
Encore plus ambitieux, des plateformes éducatives entières sont construites sur la Blockchain. Education-ecosystem est un système éducatif décentralisé construit sur le réseau d'Ethereum. La devise est utilisée pour encourager la rémunération des créateurs de contenu en permettant aux apprenants de payer les contributeurs via un jeton ("token"). En cas de succès du contenu, le jeton acquiert de la valeur et les contributeurs s’enrichissent. Les utilisateurs peuvent également utiliser des jetons pour voter et donner un droit de regard direct sur les nouvelles fonctionnalités et les sujets qu'ils veulent voir apparaitre sur la plateforme LMS.
Consentement
Une autre application pourrait être l'enregistrement d'informations telles que le consentement sur la Blockchain. Encore une fois, cela pourrait être utilisé pour déclencher une réponse automatique selon que le consentement a été donné ou au contraire refusé. Plusieurs problèmes doivent être surmontés avant que ce cas d'utilisation puisse être mis en œuvre. L'endroit où les données sont stockées devient de plus en problématique avec l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur la protection des données. Compte tenu de la nature distribuée de la Blockchain, l'enregistrement du consentement des utilisateurs pour que leurs données soient transférées pourrait fournir la solution aux systèmes décentralisés.
La Blockchain est une nouvelle technologie passionnante, et il n'y a pas de feuille de route sur la meilleure façon de l'appliquer. De nouveaux cas d'utilisation émergent constamment. Il sera intéressant de voir comment le secteur du Digital Learning utilisera la chaîne de blocs à l'avenir.
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