Le poste de travail digitalisé intègre un nombre grandissant d’applications et de services dont les versions ne cessent d’évoluer. Mis en réseau sur le Web, “cloudisé”, il requiert des compétences digitales et collaboratives sans lesquelles l’entreprise ne pourra tirer profit de cette transformation… Un enjeu majeur pour les dispositifs de formation.
On est passé en 30 ans du poste de travail bureautisé (un PC et sa suite bureautique) à un poste de travail “digitalisé” : multiplication des applications (métiers, transversales), des “devices” (ordinateur, tablette, smartphone).
Le premier univers, c’est celui du mono-poste centré sur la productivité de l’utilisateur (produire plus vite textes, tableaux, présentations). La collaboration est quasi inexistante, sauf via la sauvegarde des documents sur un serveur interne, et plus tard la messagerie d’entreprise. Les utilisateurs sont essentiellement formés à la manipulation des outils. Le deuxième univers, qui advient rapidement, c’est celui du poste de travail “moderne-étendu”, gorgé d’applications ou de services divers (dans le retail, par exemple, il permet de gérer les opérations de caisse, de consulter le catalogue des produits, de passer des commandes, de lancer des sessions e-learning sur les nouvelles collections, de participer à des réunions en ligne, etc.).
Cette transformation fixe 3 défis à la formation.
Premier défi : La formation doit sensibiliser l’ensemble des salariés (et des partenaires) à la protection des données…
Un mot sur le Cloud à l’origine de cette transformation. Les données ne sont plus seulement sur le disque dur local, elles sont (parfois exclusivement) sur des serveurs du Web, ce qui entraîne une nouvelle relation de l’utilisateur à ses données : nécessité d'être sensibilisé (aspects éthiques, juridiques, politiques, économiques des données…) et formé aux outils pour protéger ses données personnelles. Un enjeu majeur, manifeste à chaque fois qu'un membre du GAFA est pris en flagrant délit de fuite massive ou d’utilisation abusive des données personnelles.
Deuxième défi : la formation doit créer les conditions du renouvellement permanent des compétences digitales…
Les applications aussi sont dans le Cloud, et le choix d’installer une nouvelle version échappe souvent à l’utilisateur, voire à l’entreprise. Une tendance renforcée par l’innovation et la montée en qualité toujours plus rapide des services, l’utilisateur attendant que l’entreprise lui fournisse des outils comparables à ceux utilisés dans sa vie personnelle. La formation doit soutenir le renouvellement permanent des compétences digitales, et mieux encore “apprendre à apprendre”, l’objectif qu’elle doit viser pour tous.
Troisième défi : La formation doit développer les compétences collaboratives…
Le poste de travail moderne-étendu est nécessairement collaboratif : on participe à des réunions virtuelles, on échange des ressources sur les réseaux sociaux, on collabore en temps réel ou différé sur des documents partagés qui deviennent multi auteurs… Impossible d’en tirer tous les bénéfices sans compétences collaboratives. La nécessité s’impose à tous d’apprendre à travailler en équipe avec ces nouveaux outils, et donc de développer un haut niveau de compétences collaboratives. C’est le troisième défi de la formation, à relever avec les managers dont le rôle est évidemment crucial, car il leur appartient de donner l’exemple et d’organiser le bon transfert des compétences digitales collaboratives en situation de travail.
Ces nouvelles exigences sont une responsabilité partagée. Individuelle, certes. Responsabilité aussi de l’entreprise qui doit décider d’un rythme soutenable de la transformation digitale et mener une politique de conduite du “changement perpétuel”. Cette responsabilité est largement portée par les équipes formation… Accompagner l’ensemble des collaborateurs dans le passage d’un gué qui n’en finira plus, accompagner les managers dans leur apprentissage de nouveaux modes collaboratifs structurés par le digital.
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