Quelles sont les tendances qui animent le marché des plateformes ?

Elodie Primo : Avec l'avènement du BYOD (Bring Your Own Device) dans l'entreprise, on constate un essor généralisé des solutions de mobile learning. Les portails de formation se doivent d'être accessibles sur tous types de supports. La réponse à cette problématique technique est le responsive design. Les interfaces s'adaptent, sont gamifiées et ouvrent une large place aux vidéos. Forte demande aussi des entreprises pour les applications de mémorisation post-formation présentielle et généralisation de la pratique des classes virtuelles dans le cadre de dispositifs blended learning .

Ces tendances sont poussées par la mobilité en croissance et par la "Mobiquité" (fusion de Mobilité et Ubiquité) ou par le TPTT (Tout, Partout, Tout le Temps), en bon français… plutôt que l'ATAWADAC (Any Time, Any Where, Any Device, Any Content) ! D'autre part, dans le cadre de la Réforme de la formation professionnelle continue en France ayant pour objectif d'améliorer la compétitivité des collaborateurs, évaluer la qualité des formations est devenu une obligation légale depuis le 1er janvier 2017. Pratiquement il s'agit de mesurer l'efficacité du dispositif pédagogique et de vérifier l'adéquation entre les besoins et la validation des acquis, et débouche donc sur la confirmation ou non du bénéfice de la formation et de son retour sur investissement pour l'entreprise.

Ces tendances donneront aussi le ton en 2018 et au-delà ?

Elodie Primo : Sans aucun doute, avec des déclinaisons particulières telles que l'évaluation au service du positionnement amont et de l'évaluation à froid en aval ; des parcours fortement individualisés de même que l'interface du portail ; des formations "à la carte" ; des outils sociaux qui s'intègrent à leur tour dans les portails. On peut aussi noter la tendance à l'ouverture aux market places et à l'accès à des contenus distants, facilités par les nouveaux standards. Dans tous ces cas, la multiplication d'applications externes au portail ou au LMS corporate permet de multiplier les points d'entrée pour l'utilisateur, ce qui explique la forte demande des entreprises pour une sorte de "guichet unique", soit pour accéder aux contenus avec une authentification commune, soit comme interface avec le SIRH.

Les administrateurs peuvent compter sur des interfaces d'administration plus conviviales ? 

Elodie Primo : Oui, mais c'est surtout le souci de productivité qui l'emporte. Certains LMS sont plus flexibles que d'autres, mais il y faut de toute façon une bonne compétence de paramétrage des processus et d'organisation dès qu'on veut simplifier et automatiser la production et la diffusion des contenus et des parcours. L'effort porte aussi sur les indicateurs de performance (KPI) et les tableaux de bord de pilotage de l'activité notamment directement par le manager.

Des tendances en particulier…

Parmi les tendances, peut-on attendre des progrès dans le "responsive design" ? 

Elodie Primo : Les éditeurs de contenus "responsive" ont bien progressé. Si la conception de quiz, par exemple, reste simple, la réalisation de formations plus riches requiert une ingénierie pédagogique spécifique au format du module. Il faut toutefois noter que tous les contenus ne sont pas responsive, et que le portail donne aussi une vue d'ensemble des autres activités de formations "externes" comme les présentiels, le coaching ou encore les serious games… Bref : l'avenir n'est pas entière contenu dans la seule question du responsive design ! Quant aux serious games, il laissent progressivement la place à une gamification plus souple, communautaire, vaste… Cette gamification  procure de nombreux leviers de motivation : crédits, points, monnaies virtuelles, jauges, niveaux, badges, leaderboards / tableaux de classement et tableaux de bord à plusieurs niveaux (individu, groupes, régions, lignes métiers…). Elle vise à faire revenir l'apprenant et soutenir sa progression. Les "Smart Learning Portals" générés par notre plateforme MOS-MindOnSite sont de plus en plus gamifiés à la demande de nos clients.

Est-ce que le métier d'éditeur LMS devient un métier de service ?

Elodie Primo : La tendance du SaaS (Software as a Service) donne le ton ! Nous privilégions l'accompagnement du client dans la réussite de son projet tant en avant qu'en après vente. Cela se traduit par la création de postes tels que "Customer Success Manager" mais aussi de prestations de services comme le PAQ, Plan Assurance Qualité qui offre de la formation continue à nos outils LMS, ainsi qu'un audit qualité périodique et la revue graphique et fonctionnelle de l'interface du portail tous les 2 ans.

Quelle est l'actualité de MOS-MindOnSite ? 

Elodie Primo : Nous avons participé au salon Learning Technologies Paris, dont nous avons pu apprécier la nouvelle formule la semaine passée. Nous serons présents les 20, 21 et 22 mars 2018  au salon Solutions Ressources Humaines, avec notre partenaire Foederis pour la gestion des talents. Le prochain MOS Club réunissant nos clients se tiendra à la Défense à Paris le 27 mars prochain afin de présenter les évolutions de la version 043 de MOS Chorus au niveau du suivi des vidéos, de la gamification, des nouveaux tableaux de bord des KPI et de la gestion du Blended Learning.