Les enseignes de distribution et de services accordent une importance croissante à la formation de leurs collaborateurs en points de vente.
Fora, spécialiste du retail, propose une approche pragmatique du digital learning, résolument emprunte de simplicité.
Fora est un spécialiste reconnu de la formation des réseaux de points de vente… Quelles sont leurs spécificités ?
Gilles Lepoutre : En points de vente, les équipes sont éloignées du siège et de la dynamique de formation. De plus, leurs disponibilités pour se former sont souvent limitées par des horaires de travail gérés au plus juste. Enfin le matériel et le débit de connexion à Internet ne sont pas toujours aussi performants qu’idéalement. Pour avoir des chances d’être considéré le digital learning doit donc être techniquement simple d’accès, fluide et avoir un impact direct et mesurable sur la performance opérationnelle, ce qui suppose des dispositifs de mise en application immédiate des connaissances acquises. Tout en gardant à l’esprit la nécessité d’une dynamique de formation "gagnante" à tous les niveaux de l’entreprise.
Une dynamique de formation « gagnante », c’est-à-dire ?
Gilles Lepoutre : Tout d’abord le dispositif de digital learning doit être gagnant pour l’enseigne : en matière de développement des compétences, d’agilité dans le déploiement des formations, d’économies sur les budgets de formation, de turn-over et d’absentéisme. Le digital learning doit être gagnant aussi pour chaque point de vente ; il doit renforcer la productivité, l'engagement, la présence, et rencontrer l'assentiment des managers. Enfin, bien sûr, il doit être gagnant pour les collaborateurs qui devront trouver du plaisir à se former, à développer leur maîtrise, à gagner en aisance dans l’accomplissement de leur métier, à s'ouvrir à des évolutions de carrière. Les acteurs du digital-learning devront toujours garder à l’esprit cette triple exigence.
Quelles sont alors vos préconisations ?
Gilles Lepoutre : Dans ce contexte, la 1ère préconisation est de faire simple et réaliste, en s'abstenant de commencer par un dispositif multi-fonctions, lourd, voire complexe… Avant de se lancer on mènera les tests techniques, on évaluera le matériel et le débit disponible, quitte à y ajuster éventuellement les ambitions de départ.
Concernant les contenus, il faut éviter de reproduire en digital des schémas académiques "top-down" rigides et vite lassants. Une production innovante, dans le fond comme dans la forme, peut être assurée en interne (avec les moyens adéquats) et/ou en externe, à partir des bonnes pratiques du réseau (apprentissage collaboratif), complétées par un plan de mise en pratique immédiate, individuel et collectif. Les concepteurs e-learning devront toujours avoir en tête les conditions d’utilisation en points de vente et l'impératif de simplicité. Ils créeront des modules courts, ludiques, scénarisés, en avançant pas à pas, via de fréquents retours d'expérience permettant d'ajuster la démarche en continu, car chaque enseigne doit progressivement trouver sa propre identité en digital-learning.
Enfin, il convient de mettre en place un véritable "marketing de formation" pour promouvoir et animer le digital learning auprès des équipes en points de vente à l'aide de teasing vidéo, de réunions de région, de campagne e-mailing interne avec lien direct vers la plateforme, d'affichage en back-office, etc.
Comment faire vivre durablement le digital learning en points de vente ?
Gilles Lepoutre : En apportant régulièrement des nouveautés, du "fun" ! En surprenant les équipes par des nouvelles modalités pédagogiques, en variant les types de modules pour mieux répondre à leurs besoins : rapid-learning, swipe-learning… Faire vivre le digital learning, c'est aussi, encore une fois, se contraindre à faire simple, à ne pas tomber dans la surenchère pédagogique inutile, malgré la plaisir que certains concepteurs pourraient y trouver. C'est aussi intégrer un marketing de formation "induit" dans le ton, la durée, la navigation, etc
Un autre facteur, essentiel : l'implication de l’encadrement en magasin et des directions régionales, qu'il s'agit de missionner comme des "accompagnateurs de la montée en compétences" avec le support des solutions de formation digitales et l'accès aux statistiques de formation individualisée qu'elles permettent.
L'association "formation + animation + cohésion d’équipe", qui pourrait se traduite par exemple par un module elearning suivi d’une animation de type "focus hebdomadaire" par l’encadrement lors du lancement de journée, est d'une grande puissance pour développer l'appropriation du digital learning.
Enfin, rappelons l'intérêt de proposer des modalités digitales alternatives pour les besoins de formations massives et ponctuelles (formations saisonnières, formations légales, lancement de nouveaux produits…) : applis ludiques 1 jour 1 savoir, 1 jour 1 pratique et Défis.
Pour en savoir plus : www.fora.fr
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