Malgré l'intérêt que manifestent les DRH, et plus encore les salariés, les entreprises peinent à développer leur réseau social, pour des raisons qui tiennent moins à leur technologie qu'à leur mode d'organisation et d'animation. Mais il est possible de se faire les dents sur les applications d'un réseau social dans le domaine des apprentissages…
De l'intérêt professionnel d'un réseau social grand public
Pour la plupart, nous pratiquons un ou plusieurs réseaux sociaux grand public. Le digital érodant progressivement la frontière entre vie privée et professionnelle, Facebook (pour ne citer que lui) est souvent utilisé dans ces deux registres, au moins par la génération Y. Pour les précédentes générations, issues d'un monde où la part de choses était plus tranchée, LinkedIn est sans doute le réseau professionnel le plus utilisé. Il permet à ses membres de se présenter (compétences, expérience professionnelle, recommandations des pairs, etc.) sous la forme d'un "super CV" immédiatement accessible (aux recruteurs, clients pour les free-lancers, pairs, relations professionnelles, etc.) - un CV qui peut être enrichi par la publication d’articles, ou plus modestement d’informations dont on se fait le relais, pour obtenir le statut "d’expert absolu", sorte de Graal offrant un surcroît de visibilité. Plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, parmi lesquels beaucoup acceptent de payer un abonnement élevé : on ne doutera pas un instant de l’intérêt que les professionnels y voient (intérêt qui est loin de se limiter à la seule visibilité que donne le profil bien renseigné) !
Des entreprises à la traîne
Les entreprises ne sont pas toutes convaincues de l’intérêt d'un réseau social interne. À a question "Comment votre entreprise développe-t-elle ses talents ?", 23% seulement répondent qu'elles utilisent un réseau social (source : Baromètre Andrh-Féfaur-Cornerstone 2017 de la gestion des talents dans les entreprises françaises). Ce résultat étant identique à celui obtenu en 2015, on constate que le bruit marketing fait par les fournisseurs de réseaux sociaux privés peine à emporter la conviction. En cause : la sécurité des données échangées sur ces réseaux, sous le contrôle sourcilleux et justifié de la DSI ; la culture d’entreprise et la liberté d'expression qu'elle accorde aux salariés, même si les DRH conviennent que ces plateformes peuvent contribuer à fluidifier l’entreprise et mobiliser son intelligence collective. On peut aussi pointer la faible maturité stratégique des entreprises sur ce sujet : ce qu’on peut attendre d’un réseau social, ses métriques, son organisation, animation, etc.
Peut-être pourraient-elles se saisir des possibilités de collaboration offertes par leur plateforme LMS, dans le champ certes limité (mais à fort enjeu) de la formation. D'abord parce que la formation est souvent l'un des domaines où la transformation digitale est la plus avancée, dans les grandes entreprises et de plus en plus dans les PME. Ensuite parce que les "projets" ou "missions" ou le "coaching", qui sont privilégiés dans le développement des compétences (confère le Baromètre précité), sont des formes d'apprentissages informels et sociaux supportés par les plateformes LMS leaders via un bloc fonctionnel (ou un cloud) qu'on peut qualifier de réseau social : les salariés y publient leurs compétences, réactions, contributions…
Pourquoi et sur quoi échanger
C’est dans sa réponse originale et pratique à la question des enjeux qu'un "réseau social d’apprentissage" (ou réseau social orienté apprentissage) trouve d’emblée une utilité qu’un réseau social plus général démontre difficilement d'emblée. Notamment, quoi de plus cohérent qu’une "communauté d’apprenants", c'est-à-dire constituée de personnes engagées dans le développement des mêmes compétences au service d’objectifs communs de performance dans un même métier, une même fonction ? Quoi de plus naturel que de challenger ces membres dans la poursuite de leurs apprentissages et dans la mise en situation de leurs connaissances, dans la création et l’échange de bonnes pratiques rebondissant sur les ressources pédagogiques qui existent sur la plateforme LMS ?
Réseau social d'entreprise : et si vous commenciez par la plateforme LMS ?
Michel Diaz
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