C'est au tour de Vodeclic : 500.000 euros levés auprès du capital-risque… Les financiers continuent d'investir dans un secteur relativement épargné par la crise
Vodeclic vient donc de lever 500.000 euros auprès de Starquest Capital et de ses autres actionnaires Helpaga et Colombus Partners… On applaudit ! D'abord parce que cet apport en capital est à comparer au chiffre d'affaires de l'encore jeune éditeur : 560.000 euros en 2011, avec un effectif de 9 salariés (une productivité qui devra s'améliorer). Ensuite, parce que Vodeclic ne dispose pas d'une technologie et d'une offre à la pointe de l'innovation.
L'offre est connue : depuis sa plateforme en mode SaaS, Vodeclic délivre des milliers de films d'écran de très courte durée sur un grand nombre de logiciels et d'outils bureautique / internet. Des films dont la qualité d'enregistrement pouvaient laisser un peu à désirer au démarrage - mais qui se sont améliorés au fil du temps, et l'abondance des fonds levés devrait encore y remédier ; laissant aussi une faible part à l'interactivité, car il s'agit avant tout de démontrer des procédures d'utilisation d'un logiciel ou d'un outil.
Vodeclic a su reprendre à son compte quelques-unes des grandes idées du Web2.0, et s'adapter plus généralement à l'air du temps. Le SaaS, ça va sans dire. Le "ranking" des ressources par les utilisateurs, aussi (l'entreprise ne serait pas la première à s'inspirer de YouTube et du fait communautaire). Autre idée féconde : une telle plateforme est consultée à proportion du nombre de ressources proposées - la quantité prime sur la qualité. On est ici bien gâté, avec des milliers de références faciles à trouver grâce à un puissant moteur de recherche intégré dans la plateforme.
C'est surtout en matière de segmentation de marché, de prix et de techniques de marketing que Vodeclic impressionne. Trouver des particuliers prêts à payer pour leur formation bureautique, ce n'était pas gagné d'avance : le prix a bien fait les choses, suffisamment bas pour atteindre ce marché, ainsi que celui des établissements d'enseignement qui ne roulent pas sur l'or. Une clientèle qui a généré des revenus permettant d'améliorer l'offre et de viser les entreprises, plus exigeantes, car formées par des solutions de type ENI ou iProgress. Des entreprises auxquelles Vodeclic propose maintenant de customiser sa plateforme LMS par la création de programmes sur mesure, en lien, par exemple, avec des déploiements de formation massifs à un nouveau système d'information métier.
Quant aux techniques de marketing, elles passent largement par des mass mailing réguliers, avec des promotions inspirées de celles des ventes privées ou des agences de voyages.
Malin… Les investisseurs ne s'y trompent pas… Surtout au moment où la formation se met au service de la performance et du "problem solving" en situation de travail : pourquoi, après tout suivre un parcours blended learning bureautique, si le visionnage d'un film d'écran de 5 minutes suffit à répondre juste à temps juste ce qu'il faut au problème que je rencontre !
Une bonne nouvelle aussi pour le marché : la crise n'a pas laminé les capital-risqueurs.
Michel Diaz
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