Micro-learning : on en parle beaucoup à mesure que la durée des sessions de formation diminue. Pour Véronique Nougier, Directrice associée de Smartcanal, si le micro-learning rencontre de plus en plus de succès, c'est qu'il permet à tout-un-chacun de se former sur son smarphone au plus près des usages qu'en ont nos contemporains, en particulier les travailleurs nomades… A suivre !
Qu’entend-on par "micro learning" ?
Véronique Nougier : Il s’agit d’une véritable formation dispensée en quelques minutes seulement : 3 ou 4 minutes maximum. Cela signifie que, dans cette durée très courte, l’apprenant acquiert une connaissance ou une compétence que l’on peut mesurer.
Quelles formes peut-il prendre ?
Véronique Nougier : Comme pour toute formation il peut prendre des formes diverses, mais il faut souligner la faveur que rencontre le format vidéo, grâce à ses nombreuses possibilités, notamment celle de présenter un exposé très structuré. Un quiz de quelques questions rapides et bien ciblées sera souvent plus efficace qu'une explication descendante. Une planche de BD un peu dérangeante, suivie de quelques questions marque les esprits et permet la mémorisation.
Quel est le principal moteur du micro-learning ?
Véronique Nougier : Le facteur qui me semble le plus flagrant, c'est le développement du mobile : chacun use et abuse de son smartphone, en tout lieu et à tout moment. 3 minutes d’attente dans un hall de gare, un abribus, ou sur un quai de métro : les têtes baissées rivées sur un écran attestent de la consommation permanente de contenus en tous genres. Il y a les jeux, les réseaux sociaux, les actualités… et les formations. L’idée est de ne pas «perdre de temps» et d’apprendre quelque chose pendant ces moments que l’on qualifiait de temps morts. D’autres facteurs jouent, comme la tendance au « zapping » qui se généralise, l’envie que la formation aille droit au but, la volonté de toucher des personnes qui consacrent habituellement peu de temps à la formation, comme les itinérants, les chefs d’entreprise…
Quelle ingénierie pédagogique pour le micro-learning ?
Véronique Nougier : C'est un exercice qui demande en effet un gros travail de structuration ! La logique d’enchaînement doit être implacable et immédiatement perçue par le lecteur. La rédaction des textes est beaucoup plus précise et plus exigeante encore que pour un module elearning classique : il faut trouver les mots justes, les tournures de phrases directes. Les questions doivent être simples mais pas simplistes.
Avec quels outils peut-on produire ce type de formations ?
Véronique Nougier : La plupart des outils auteurs du marché permettent de créer du micro-learning. Ceci dit, compte tenu de l'usage massif que les travailleurs nomades font du micro-learning, les outils qui sont réellement "responsifs" présentent un avantage certain. Et je voudrais insister ici sur le fait que le micro-learning n’est pas une question de technologie, mais bel et bien de scénarisation, d’approche et de découpage pédagogique.
Avez-vous modifié vos processus de conception pour développer vos modules de micro-learning ?
Véronique Nougier : Non. La méthode est strictement la même chez SmartCanal. La scénarisation comporte les mêmes étapes pour garantir une démarche pédagogique efficace. Micro-learning ne veut pas dire « rapid-learning » qui sont produits dans un objectif de réduction des coûts et des délais.
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