LMS non soluble dans le "talent management"

Depuis l’entrée en fanfare de Cornerstone au Nasdaq, c’est dit : pour être un leader il faut offrir une solution de "talent management" dans le Cloud. Exclu de ce schéma, donc, tout logiciel traditionnellement installé sur les serveurs informatiques de l’entreprise, ce qu’on vérifie au quotidien : la licence logicielle disparaît progressivement du domaine formation-RH (il y faudra encore quelques années). En revanche, les plateformes limitées aux activités formation survivent, parfois très bien, sans toutefois pouvoir atteindre les niveaux des leaders du talent management. C’est qu’un LMS suffit souvent à répondre aux problématiques restreintes à la formation ; en particulier celle des collaborateurs extérieurs à l’entreprise. Le marché poursuivra longtemps sur cette lancée : à côté des leaders mondiaux, forcément issus du talent management (incluant le champ Digital Learning), des plateformes LMS rapides à mettre en oeuvre pour traiter tout aussi vite des besoins de formation métiers.

L’expérience utilisateur… pour les administrateurs aussi

La demande des administrateurs a été entendue : ils auront bientôt le même droit (que les autres utilisateurs) à une plateforme plaisante à utiliser. Tant mieux ! Les éditeurs ont fini par comprendre qu’ils ne pouvaient tenir le langage de l’expérience apprenant, de la nécessité de disposer des meilleures interfaces inspirées du Web et du mobile pour engager les utilisateurs, sans englober les administrateurs et les formateurs dans ce cercle magique ! On peut espérer, au vu des efforts récemment consentis et des annonces qui seront prochainement faites par plusieurs éditeurs, que les administrateurs auront désormais du plaisir à se connecter au module d’administration de leur  LMS… Tout le monde y gagnera, y compris les apprenants qui bénéficieront d’un engagement plus fort des administrateurs de leur plateforme !

Algorithmes à l’horizon formation-RH

Les équipes formation-RH ne sont pas fâchées avec les chiffres ; elles ne demandent pas mieux que de prouver et d’améliorer l’impact à court ou moyen terme de leurs prestations sur les métiers et le développement des collaborateurs… sauf à ce qu’elles doivent y passer tout le temps qu’elles n’ont pas ! Elles sont d’ores et déjà secondées par les fonctionnalités d’analytique RH disponibles sur les principales plateformes - des fonctionnalités traitant les données qui sont produites par les salariés dans leurs transactions avec les systèmes numériques de l’entreprise. Une responsabilité nouvelle pour la fonction formation-RH : s’assurer du meilleur usage des algorithmes pour décrire, corréler, prédire, prescrire… sans laisser le "machine learning" à lui-même, sauf à créer les conditions de graves déconvenues. 

Des plateformes orientées curation

L’avenir est à la curation, personne n’en doute. Concrètement, le service formation n’arrive plus à produire les ressources pédagogiques au rythme souhaité par les métiers et les collaborateurs de l’entreprise. De deux choses l’une : le service formation continue de s’arcbouter sur sa fonction de producteur pédagogique unique (avec ou sans ses fournisseurs habituels), et l’on peut être assuré qu’il finira sur la touche ; ou bien il s’appuie sur la double curation interne et externe pour se synchroniser avec le reste de l’entreprise. L’enjeu de la curation est considérable : supprimer le goulet d’étranglement (délai, budget) des ressources distancielles. On attend que les plateformes LMS prennent pleinement en charge cette question, de façon à simplifier la curation aux services formation. On en est encore loin.

Michel Diaz

Actualité : Féfaur délivrera son 5ème Séminaire annuel sur les plateformes LMS et Digital Learning le 22 juin à Paris. Une centaine de décideurs formation-RH sont attendus sur la thématique “Choisir et exploiter votre plateforme Digital Learning” en partenariat avec le GARF, la FFP, Focus RH et e-learning Letter.