Blended Learning : formation mixte, hybride, combinant diverses modalités, présentielles ou distancielles, live ou asynchrone, formelles ou non… Demain place à la blended evaluation ou « évaluation mixte ». Car l’évaluation est trop sérieuse pour être confiée à une formule unique.
L’évaluation s’est longtemps déclinée en présentiel, sous la forme d’une feuille d’évaluation individuellement renseignée par les apprenants sous l’œil attentif du formateur à l’issue du stage. C’est la qualité perçue par les apprenants (pertinence des contenus, qualité des moyens mis en œuvre, durée de la formation) qui était et continue d’être évaluée.
L'évaluation en ligne, portée par le e-learning
Le e-learning a permis un fort développement de l’évaluation en ligne, via le quiz proposé de façon "asynchrone" à l’apprenant à la fin du module. Il semble qu’une répartition se soit ainsi faite : la qualité du stage évaluée en présentiel et les connaissances à chaud évaluées en ligne. Il est rare en effet que les connaissances (l’apprentissage au sens Kirkpatrick) soient évaluées dans le cadre du stage ; de même que la qualité du e-learning est encore très peu évaluée par des responsables formation, inquiets d’avance par la faiblesse des taux de connexion ou de complétude.
Cela suggère au moins deux pistes d’amélioration : tout d’abord tester les connaissances à chaud dans le cadre des stages (en mobilisant les possibilités des quiz e-learning pendant le stage, voire des pratiques innovantes de gamification), ensuite évaluer la qualité du e-learning perçue par les utilisateurs…
Mais on ne s’arrêtera pas là. En effet, le formel et l’informel peuvent aussi intervenir dans le cadre de l’évaluation. Soit en présentiel, par exemple dans le cadre d’un stage où le formateur aura ménagé des exercices de groupe ou des études de cas lui permettant de délivrer aux participants un certificat de connaissance; soit en ligne, comme on peut le voir dans les MOOC qui favorisent ce type d’évaluation.
La nécessité de l'évaluation mixte
Bref : qu’elle soit proposée en ligne ou non, en asynchrone ou en live, de manière formelle ou informelle, aucune raison pour que l’évaluation ne soit pas elle aussi "blended". Mieux encore : l’évaluation mixte devient une nécessité à plus d’un titre.
La question clé de la formation étant celle du transfert des savoirs en situation de travail, l’évaluation ne peut être en effet que collective, intégrant le collaborateur, son manager et le service formation… N’oublions pas d’autre part qu’une partie de l’évaluation va se faire sur le poste de travail… Des lieux divers, plusieurs parties prenantes, un lien entre la formation et la performance : aucune modalité d’évaluation ne saurait seule répondre à ces enjeux.
Il reste à espérer que les entreprises s’approprieront plus rapidement la "blended evaluation" qu’elle ne l’ont fait avec le Blended Learning. Une raison d’être optimiste : celui-ci étant maintenant bien ancré dans les entreprises, le socle est solide qui permettra de construire les futurs dispositifs d’évaluation mixte.
Michel Diaz
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