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informations glanées à l'occasion du passage de Matthew Parker, CEO de Lumesse de passage à Paris… Bilan : venant du e-recrutement, Lumesse (ex StepStone) semble loin encore de pouvoir prétendre aux premiers rôles sur le marché français des plateformes LMS… 
On attendait des informations sur la stratégie de Lumesse, on aura observé un CEO, Matthew Parker, à l'écoute des quelques grands clients réunis à l'occasion : des responsables RH de GDF-SUEZ, LVMH, PPR… Et curieux de la façon dont vont les RH dans l'Hexagone… Pas si mal, somme toute : les DRH ont fait leur entrée dans les comités de direction depuis des années ; lesquels comités se préoccupent de plus en plus des questions de rémunération, de gestion des hauts potentiels et du "talent management" en général.
La difficulté de recruter s'est immiscée dans le débat - logique : avant de changer de nom il y a un an, Lumesse s'appelait Stepstone, un fournisseur intervenant principalement sur le marché des solutions de e-recrutement. Au fait est-il si difficile de recruter ? Pas vraiment selon les grandes entreprises présentes - marque employeur aidant -, sauf pour des postes bien spécifiques : managers dans des petites filiales à l'étranger, par exemple… Ce qui n'empêche pas les Directions de s'internationaliser en même temps que les entreprises françaises se sont globalisées, comme les participants n'ont pas manqué de le rappeler.
Quant à Lumesse, on aura eu confirmation des avantages, pour l'éditeur, d'être accompagné par des investisseurs avec une vue long termiste plutôt que d'avoir à gérer les hauts et les bas d'une société cotée. La plateforme notamment devrait évoluer rapidement grâce aux 130 ingénieurs affectés à la RD ; sur une équipe de 650 collaborateurs au total.
Autre spécificité : 85% du chiffre d'affaires est réalisé en Europe : UK, Allemagne, Pays-Bas, France… D'où, semble-t-il, une réelle capacité à customiser localement les solutions : prise en compte de la langue, bien sûr ; au-delà, support des particularismes nationaux… Mais on n'en saura pas plus sur le support du réglementaire formation qui fait le quotidien des formations/RH françaises. Une question qui ne manquera pas de se poser à l'équipe locale emmenée par Eric Gellé.
Pour le reste, on sera resté un peu sur notre faim malgré les croissants et l'annonce qu'une bonne stratégie consiste en premier lieu à décider des projets à ne pas engager… (les interviews donnés par Steve Jobs sur la stratégie d'Apple ont donc été bien lus).
Il semble pourtant que Lumesse veuille embrasser large.
Dans sa politique produit : gestion du talent, partant du premier métier du e-recrutement sur lequel l'éditeur est férocement concurrencé par Cornerstone OnDemand, SAP ou Oracle pour ne citer qu'eux (après leurs acquisitions de SuccessFactors et de Taleo…) ; gestion de la formation ; support des terminaux mobiles…
Dans son modèle économique : Lumesse supporte aussi bien le SaaS que la licence logicielle, sans s'inquiéter outre-mesure d'une contradictio in adjecto.
Même approche quant à la croissance, Lumesse ne se refusant rien : croissance organique et externe (10 acquisitions sur les 9 dernières années). Il s'agit en effet d'aller vite - objectif 1 milliard USD de revenus - pour faire partie des 3 ou 4 "global players" capables de servir des entreprises mondialisées partout où c'est nécessaire.
Ce qui semble aussi préoccuper l'éditeur : l'impact de "consumérisation IT". Les clients (spécialistes RH dans l'entreprise, et tout salarié qui veut disposer des outils lui permettant de gérer son propre talent) deviennent exigeants en matière d'interface et de convivialité… Tablette, smartphone sont passés par là, Amazon aussi avec l'achat en ligne de livres recommandés, d'un seul clic !
C'est sans doute là que Lumesse a une carte à jouer : dans sa capacité à convaincre les utilisateurs d'adopter sa technologie, dès lors qu'elle offrira la simplicité, l'évidence d'usage et les fonctionnalités de type réseau social que ceux-ci en attendent…
Michel Diaz
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