La production des contenus e-learning sur mesure est un goulet d’étranglement du Digital Learning en entreprise, même dans le cas où ils sont produits en interne via des outils auteurs Rapid Learning. Le smartphone et ses Apps libèrent à présent une partie de la production de ces contenus en la transférant aux experts de terrain. Une solution efficiente, sous réserve qu’ils soient guidés par les services formation.
Les modules e-learning et autres vidéo learning portant sur les métiers sont aujourd'hui bien souvent conçus et réalisés « sur mesure », en interne ou sous-traités au prix fort –le plus souvent entre 1000 et 1500 € la minute– par les services formations. Ce coût peut être fortement réduit grâce à une solution de type Rapid Learning qui permet par exemple d’exploiter les présentations Powerpoint déjà créées par les formateurs ou les experts. Le poste d’achat peut même disparaître si les contenus Rapid Learning sont produits en interne, ce qui n’est pas hors de portée.
Il n’empêche : le coût final et la charge de travail restent rédhibitoires pour la plupart des entreprises. Par ailleurs le processus de création est trop lourd, à moins que l’expert - qui maîtriserait alors l’outil auteur de Rapid Learning - et le concepteur ne soient une seule et même personne. Autre handicap à cette solution : une disponibilité de contenu trop tardive. Conséquence : salariés et métiers sont souvent insatisfaits de la qualité et des délais de la réponse à leurs attentes –alors que les services formation ont le sentiment d’avoir fait tous les efforts nécessaires– et le faible volume des ressources accessibles empêche le trafic de décoller sur le portail de formation.
Un smartphone, des Apps: une création de ressources en accéléré
Revenons à cet expert de terrain et permettons-lui désormais d’utiliser son smartphone (BYOD : Bring Your Own Device) et les « Apps » qu’il contient pour capturer des vidéos (un geste technique, un court dialogue), de l’audio (commentaires sur vidéos, podcasts), mais aussi pour monter et « travailler » ces vidéos, ou encore générer un quiz de connaissances.
Cette production de savoirs prolonge l’approche Rapid Learning déjà évoquée : l’expert est ici libéré de la médiation Powerpoint pour produire au plus près du réel via la capture « live ». Cette émergence d’un nouvel outil de production universel ouvre des perspectives considérables ! A savoir la création de centaines de ressources sous homologation du service formation, prêtes à l’emploi, disponibles sur le portail de formation.
Des ressources qui captureront d’autant plus facilement l’attention des apprenants que leur look« pris sur le vif » permet à ceux-ci de s’identifier aux experts de terrain. Ces multiples ressources font aussi bon ménage avec les autres offres de formation . Ainsi peuvent-elles entrer dans la composition du Blended Learning existant ou encore se trouver utilisées dans les formations présentielles.
Curation, homologation, voilà bien deux façons de désigner cette nouvelle mission des services formation. Tout d’abord favoriser la création, par les experts de terrain, du plus grand nombre de ressources permettant de couvrir tous les savoirs de l’entreprise ; ensuite encadrer cette création par des bonnes pratiques ; puis choisir les ressources qui ont une réelle valeur ; avant de s’assurer alors de leur diffusion massive. Enfin user du portail pour reconnaître et promouvoir les expertises. Dans une boucle vertueuse, qui s’appuie sur la collaboration.
On comprend que la curation interne soit appelée à un bel avenir. Et les services formation aussi, qui franchiront le pas : leur pré carré actuel n’est qu’un tout petit canton de ce qui les attend au loin.
Michel Diaz
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