Kirkpatrick… probablement le nom qui vient le plus rapidement à l’esprit lorsque l’on parle d’évaluation de la formation. Nombreux sont les professionnels de la formation qui ont entendu ou lu des choses au sujet du fameux modèle éponyme. Certains l’ont même expérimenté, avec plus ou moins de succès. Pourtant, malgré sa popularité le modèle de Kirkpatrick demeure méconnu sinon mal utilisé.
Première cause sans doute : bien que friands de veille techo-pédagogique, les professionnels de formation sont passés à côté des évolutions marquantes d'un modèle qui a su s'adapter à son temps quand c'était nécessaire. Des réflexions fréquentes l'attestent : "Kirkpatrick, c’est pas tout récent…" ; "Un modèle aussi ancien ne peut pas répondre aux enjeux modernes de formation" ; etc.
Au fait, de quel modèle de Kirkpatrick parlent-ils ? Probablement du modèle originel conçu par Donald Kirkpatrick… en 1959 ! Sous la forme d'une série de quatre articles décrivant quatre niveaux d'évaluation - ce qu'on a communément qualifié ensuite de "modèle" - : réaction, apprentissage, comportement, résultats. Son souhait était de proposer un cadre de réflexion relativement simple pour guider l’évaluation des formations, à partir des effets qu’elle peut produire. Ces quatre niveaux sont devenus ainsi la référence pour qui s'intéresse à l'évaluation des formations. Ils sont d’ailleurs encore cités et présentés dans de nombreux ouvrages et articles encore récents, toujours en se référant aux écrits de 1959, alors que le modèle a bien évolué depuis.
Le nouveau modèle de Kirkpatrick, créé en 2009 et régulièrement mis à jour, est en effet une réponse pertinente aux critiques émises à l'encontre de l'ancien modèle, ainsi qu'une manière pragmatique de répondre aux questions posées par les directions générales au sujet de l’impact des formations. Ce sont James et Wendy Kirkpatrick (fils et belle-fille de Donald), qui ont réalisé ce travail d’actualisation et d’enrichissement des quatre niveaux. Plus qu'un modèle d'évaluation de la formation, le résultat est un véritable modèle de gestion du changement en vue d'une amélioration de la performance. Pourquoi se contenter d'évaluer l'efficacité des formations quand on peut piloter et garantir celle-ci ? C'est l'ambition de ce nouveau modèle, grâce auquel les praticiens peuvent évaluer leurs actions de formation jusqu'au retour sur les attentes initiales qui auront été formulées par les commanditaires, ce fameux ROE (Return on Expectations), qui s’avère être l'indicateur le plus crédible et le plus pragmatique pour démontrer la valeur ajoutée de la formation.
Parce que prétendre relever le double défi de l’évaluation et de l’amélioration de l’efficacité des formations en 2017 avec un modèle qui date de 1959 n’est pas sérieux, il est plus que jamais nécessaire que les professionnels de la formation prennent connaissance de ce nouveau modèle et en exploitent le potentiel.
Ainsi, croire que l’on aurait épuisé le sujet du modèle de Kirkpatrick est une erreur. Kirkpatrick n’a, en effet, jamais été autant d’actualité.
Actualité :
Jonathan Pottiez co-animera avec Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur, la keynote "Autour du Modèle de Kirkpatrick", dans le cadre du 3ème Séminaire annuel Féfaur sur l’évaluation de la formation - "Construire et piloter votre stratégie d’évaluation de la formation" - qui se tiendra le 30 mars 2017 à Paris, où sont attendus une centaine de décideurs formation-RH.
|