Synchroniser formation et business, innover grâce à la valeur créée par le Digital Learning, anticiper… Ces exigences nouvelles de la formation sont parfaitement illustrées par l'approche de Thales Université. Synthèse avec Jean-Roch Houllier, son Directeur pédagogique.
Quels est la vocation de Thales Université ?
Jean-Roch Houllier : Thales Université, l’université du Groupe Thales, existe depuis plus de trente ans. Sa vocation première est de soutenir la stratégie du groupe Thales. L’université se positionne comme un « Learning Hub » en forte connexion avec les enjeux business et les opérations du Groupe. A cet effet, elle est au cœur de la formation et du développement des salariés, supporte la transformation du groupe et contribue ainsi au développement de son ADN au travers de sa culture et de ses valeurs.
Les enjeux de formation supportés par l’Université de Thales sont multiples et se retrouvent incarnés par un triptyque empruntant à la stratégie du Groupe et comprenant des apprentissages accessibles « par tous et partout » (« Going global »), des apprentissages « en mutation » (« Going High Tech & Digital ») et des apprentissages « partagés, cocréés et (re)plaçant au centre l’apprenant » (« Becoming a learning company »)
Quelle est la place du Digital Learning dans les offres et les processus de formation de Thales Université ?
Jean-Roch Houllier : Le Digital Learning fait partie intégrante de la stratégie d’ingénierie pédagogique de l’université. Une évolution majeure est sa nouvelle appartenance à une direction désormais pédagogique et… digitale afin de regrouper toutes les approches pédagogiques, digital inclus, au service de l’ambition pédagogique qui doit primer en toutes circonstances sur les moyens. L’approche conceptuelle globale a pour principe de définir le fil rouge d’un parcours au service d’une ambition pédagogique donnée, puis de sélectionner les moyens pédagogiques utiles à sa réalisation.
Quelle importance accordez-vous à l’innovation dans le champ de la formation ?
Jean-Roch Houllier : Force est de constater une complexité grandissante de nos univers quotidiens qui appelle de nouvelles façons de faire et poussent constamment à innover, y compris dans le champ des apprentissages, tout particulièrement relevant du Digital Learning. L’université a mis en place l’équivalent d’une cellule de veille et un processus de sélection des nouvelles modalités pédagogiques nommées « Learning Objects Factory ». Les divers « Learning Objects » sélectionnés sont alors testés, déployés et alimentent les parcours de formation conçus par les équipes formation. Parmi ceux-ci, on pourra citer la digitalisation du présentiel avec l’arrivée des tablettes en salle et leur forte dimension ludique et découverte ou encore la mise en place d’un studio pour la production de Rich Media dans un esprit « Thales enseigne Thales » et propice au transfert des savoirs.
Quelles sont les innovations les plus prometteuses pour les années à venir ?
Jean-Roch Houllier : L’université déploie depuis deux ans le modèle 70-20-10 et l’idée-force que les apprentissages informels constituent un terrain d’investigation à forte valeur ajoutée. Nous cherchons donc à valoriser les dimensions terrains et sociales des apprentissages. Plus précisément, nous faisons le pari qu’une innovation pédagogique pourrait venir au travers d’une perspective revisitée, où ce n’est tant plus l’apprentissage du contenu en tant que tel et l’obsolescence programmée qu’il faut exclusivement valoriser, mais aussi l’agilité, la capacité à « apprendre à apprendre en permanence », à exercer son esprit critique pour trouver, identifier et sélectionner au bon moment les bons contenus, qualitatifs et à valeur ajoutée.
Propos recueillis par Michel Diaz
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