Titulaire d’un DUT en Informatique depuis 15 ans, je garde un bon souvenir de mes nombreuses expériences professionnelles dans le domaine de la programmation et de la gestion de projets. Mais j’ai toujours ressenti un fort besoin d’être davantage sollicité intellectuellement, qui a largement été comblé par l’émergence des MOOCs ! Ces cours en ligne sont devenus mon moyen privilégié d’apprendre et de me perfectionner…
Suivre un MOOC, ça demande certes du temps. Mais c’est une question de choix : qui n’a dans son quotidien quelques moments de liberté, par exemple dans les transports en commun, pendant la pause déjeuner ou dans l’avion en partance pour les vacances ? Question de choix, disais-je, sans m’ériger en exemple : j’ai décidé de mettre ces nombreux moments à profit pour entretenir mes connaissances et en acquérir de nouvelles grâce au MOOCS. Téléchargement des vidéos du cours sur mon Smartphone, et quand l’occasion s’en présente, voyage de l'infiniment petit (le MOOC « Cellules souches », Université de Nantes sur plateforme FUN) vers l'infiniment grand (le MOOC « Introduction à l’ingénierie aérospatiale », MIT sur plateforme EDX) en quelques minutes.
Le temps n’est pas le seul ennemi (en l’occurrence, il est plutôt mon allié) : la motivation n’est pas toujours au rendez-vous. La mienne, je vais la chercher dans mon passé. Issu d’une famille modeste, avec le recul, le plus difficile a été la pauvreté intellectuelle dans laquelle j’ai grandi ; pauvreté accentuée par un système éducatif où j’avais du mal à trouver ma place et dans lequel je me sentais isolé. Les MOOCs sont l’occasion d’une « réparation » : je participe à des cours dispensés par des écoles prestigieuses, garantes d’une grande qualité éducative et j’échange avec des personnes partout dans le monde. Tout ceci gratuitement et à mon rythme ! Motivant non ?
Autre façon d’entretenir sa motivation : choisir un « bon » MOOC, celui qui saura capter votre attention du début à la fin grâce à des contenus et une approche pédagogique adaptée. Le MOOC idéal ? Un MOOC pédagogique ! Exemple : le MOOC « Introduction à la thermodynamique » du Dr. Margaret Wooldridge (Université du Michigan sur plateforme Coursera), qui a été l’une de mes meilleures expériences. Seule intervenante tout au long des 8 semaines du cursus, elle illustrait ses propos à l’aide de démonstrations et de modèles tout simplement en écrivant sur un tableau : l’impression de retourner en classe, mais pour un cours choisi avec une enseignante qui me transmettait son enthousiasme, sa passion, ses convictions. Ce serait ça le MOOC idéal : celui qui met en scène un professeur unique pour l’ensemble de la théorie, des intervenants professionnels pour la pratique.
Par ailleurs un bon MOOC doit être interactif, comme l’ont été les deux MOOC d’IFP School (« Sustainable Mobility » et « Oil & Gas ») : évaluations des connaissances acquises via le serious-gaming, animation professionnelle par une « Learning Community Manager » (merci Lucie Dhorne !) s’appuyant sur des challenges et des jeux d’énigmes tout au long des 4 semaines, suivi tutoral des apprenants. Le MOOC comme outil éducatif, communautaire et interactif. Une interactivité qu’on retrouve aussi dans le MOOC « Notre futur en matière d'énergie » (Université de San Diego sur Coursera), où le Dr. Stephen Mayfield effectuait un débriefing interactif avec l’intervenant à la fin de chaque vidéo. Ceci dit, les MOOCs ont encore fort à faire en matière d’interactivité, notamment en développant les forums structurés (le point noir des MOOCs), les visioconférences (base de 30 min par semaine) et l’animation de la communauté des MOOCers via les réseaux sociaux.
Autre point d’amélioration, ne serait-ce que pour trier entre des MOOCs qui traitent des mêmes sujets, le chaînage de MOOCs, ou mieux encore la création de vrais parcours de formation fondés sur l’approche MOOC, à l’instar de la série « ChinaX » (Université d’Harvard sur EDX) regroupant 10 MOOCs sur une durée 18 mois. Avec un bénéfice pour le MOOCer : il s’oriente sur un seul MOOC au lieu de devoir choisir parmi un grand nombre, il capitalise sur son apprentissage, avec à la clé la perspective de définir une stratégie à long terme de certification voire d’obtention de diplômes.
Vous l’avez compris : je considère que les MOOCs n’ont pas fini de faire parler d’eux tant leur potentiel est grand. Ils intéressent potentiellement des millions d’apprenants à qui ils offrent une ouverture incomparable sur le monde en diffusant gratuitement un savoir de qualité. Ils donnent corps au rêve de Nelson Mandela: « L’éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde ».
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