L’évaluation en formation constitue une ardente priorité du jour. Pour trois raisons liées, ici choisies : la défense du budget formation, la preuve de la valeur créée et le développement d'une culture d'apprenance dans l'entreprise. En marge du prochain Séminaire Évaluation Féfaur. Pour tout responsable formation, il y a (au moins) trois raisons d'évaluer la formation.
La première, c’est celle de défendre son budget. Comment imaginer en effet, par ces temps de disette et de disparition du 0,9%, qu'on puisse longtemps encore obtenir une sorte de blanc seing des financiers de l'entreprise ? Défendre son budget, ce n’est pas corporatiste ni passéiste ; il ne s'agit pas de prolonger une sorte d’âge d’or de la formation dont les budgets étaient acquis d’une année l’autre, dans le cadre d’un compromis social établi depuis 1971. La raison est beaucoup plus pratique : si l’on pense que la formation est utile aux personnes, aux métiers, à l’entreprise, alors elle doit être dotée des moyens nécessaires et suffisants, et donc d’un budget… dont le niveau en dira long sur l’importance que l’entreprise accorde à la formation, comme sur la capacité du responsable formation à démontrer objectivement pourquoi il faut former.
Deuxième raison, donc, évaluer la formation pour connaître la valeur qu’elle créée… Essentiel, car l’argumentation pédagogique, ou la paresse intellectuelle (“la formation coûte cher, essayez donc l’ignorance”) n’ont aucune prise sur des dirigeants d’entreprise eux-mêmes jugés sur leur capacité à développer les affaires. De quelle valeur parle-t-on ici ? De celle qui va enrichir l’entreprise, immédiatement ou de façon différée. Si l’entreprise vend plus, avec de meilleures marges, si le taux de retour des produits défectueux est plus faible, l’absentéisme en baisse, le turnover inférieur ou la trésorerie placée plus judicieusement, la valeur créée à court terme (souvent l’horizon du trimestre pour une entreprise cotée) est en croissance. Cette valeur est le plus souvent cumulative, et pour partie différée, quand s’additionnent les effets d’un mieux-être au travail, d’un climat qui renforce performance et productivité individuelle et collective, d’une libération des capacités d’innovation…
Comment contribuer à cette création de valeur ? C’est la question aujourd’hui posée à tout responsable formation, face à tout nouveau projet. Une question redoutable, car elle est un scalpel pour démêler ce qui importe (un peu, beaucoup, pas du tout) dans son emploi du temps. S’il (ou elle) désigne des dispositifs contribuant à des ventes plus importantes avec de meilleures marges, des taux de retour (produits défectueux) plus faibles, moins d’absentéisme (etc.), alors la formation n’a plus de doute sur son bien-fondé. Si la part qu’elle prend ainsi au “business as usual” est largement reconnue dans l’entreprise, alors l’émergence d’une culture d’apprenance devient possible. C'est la troisième raison qui pousse à l'évaluation de la formation : le développement d'une culture formation dans l'entreprise passe par celui d'une culture d'évaluation au sein des départements formation.
Donc : évaluer la formation (ses coûts, ses résultats) pour s'assurer de sa contribution à la valeur créée pour l'entreprise, ses salariés, clients, actionnaires (etc.), pour asseoir la négociation budgétaire sur des bases solides et placer la formation au coeur de la culture de l'entreprise.
2016 : année de l'évaluation ?
Michel Diaz
Actualité : Féfaur délivrera son Séminaire annuel sur l’évaluation de la formation le 31 mars à Paris. Une centaine de décideurs formation-RH sont attendus sur la thématique "Construire et piloter votre stratégie d’évaluation de la formation”.
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