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La plateforme LMS en situation, à l'Agence de la biomédecine
19 JANVIER 2016 / pratiques
Laurent Heyer
responsable pôle de formation des professionnels de santé
agence de la biomédecine
Quelques éléments de mise en situation d'une plateforme LMS, avec Laurent Heyer, Responsable Pôle de Formation des professionnels de santé à l'Agence de la Biomédecine. Passer du présentiel au e-learning, faire évoluer le dispositif avec les attentes des médecins, et retour à l'origine : le choix délicat d'une plateforme LMS…

Quelles étaient les pratiques de formation avant l’arrivée du e-learning à l’Agence de la biomédecine ?

Laurent Heyer : L’objectif historique de la formation des professionnels de santé par l’agence de la biomédecine était l’enseignement des bonnes pratiques décrites dans des référentiels métiers. Le dispositif combinait leur diffusion et des mises en situation ou études de cas standards.

Ce dispositif a été dépassé par l’évolution du travail et des métiers de santé. Les situations cliniques à traiter sont devenues plus complexes. Dès lors elles demandent une expertise plus exigeante. Le solde est une hétérogénéité territoriale de l’activité comme des pratiques avec des enjeux de qualité et de maîtrise du discours. Cette situation rendait critique le délai d’accès aux formations pour les équipes en difficultés.

L’objectif pédagogique a été repositionné et le télé-enseignement, avec des dispositifs mixtes, représentait un potentiel de facilitation d’accès aux formations, de leur inscription dans la durée et d’utilisation de classes inversées : à partir d’une situation complexe, grâce à un accès libre à des ressources et un accompagnement à distance par les pairs, les apprenants vont expérimenter et confronter leurs acquis dans une succession de mises en situation de complexité croissante (simulation en santé). Dans ce dispositif, le compagnonnage est central. Il donne aux experts métiers un rôle majeur, facilite le repositionnement des formateurs historiques et permet une individualisation du parcours.

Les plateformes actuelles couvrent des champs fonctionnels étendus : quelles sont à l’expérience les fonctionnalités clés, pour l’apprenant ?

Laurent Heyer : Notre objectif est de proposer une « expérience pédagogique » pour engager l’apprenant dans un parcours vivant. La construction de ces parcours est facilitée par la versatilité de l’enchaînement des contenus, la richesse graphique du portail créé par le LMS. L’accompagnement des apprenants s’appuie sur le suivi de leurs trajectoires décrites avec les outils Scorm. L’émergence de collectifs bénéficie des outils collaboratifs, wiki ou blogs...

Est-ce que ces besoins ont évolués depuis la mise en œuvre de la plateforme ?

Laurent Heyer : Le choix d’une solution SaaS (NDLR : Software-as-a-Service, on n'achète plus un logiciel mais un service dans le Cloud) impose un travail en amont pour obtenir un cahier des charges fonctionnel solide. Lorsque les besoins n’étaient pas couverts par la plateforme, celle-ci a été intégrée avec des solutions complémentaires. C’était le cas pour l’évaluation de la formation sur l’activité (Kirkpatrick 4) qui demande de fusionner les données LMS de suivi des apprenants avec celles d’activité pilotée par notre organisation.

A l’usage, des besoins de labellisation de films de situations professionnelles et de simulations numériques ont aussi émergé. Dans le contexte du SaaS, nous recherchons des solutions dans le périmètre actuel plutôt qu’une évolution de la plateforme LMS.

Quelles sont les bonnes pratiques clés dans le choix et le paramétrage d’un LMS ?

Laurent Heyer : La sélection du LMS est subordonnée à la définition de la politique de formation avec un schéma directeur E-Learning. Il s’agit de sélectionner les fonctions adaptées aux besoins de l’organisation et en cohérence avec les attentes des apprenants. Le choix du LMS représente un jalon d’une nouvelle politique de formation et s’inscrit dans une conduite du changement.

Pour le paramétrage, le respect des bonnes pratiques d’une gestion d’un projet complexe et transversal s’impose. Dans notre organisation, la culture projet est nourrie par une forte expérience de production de logiciels métiers… Il a fallu mettre en phase cette culture avec celle de notre plateformiste !

Quelles compétences internes ont été nécessaires à ce projet ? Sont-elles faciles à acquérir ?

Laurent Heyer : Le paramétrage de la plateforme conditionne l’exécution ultérieure de l’ingénierie pédagogique. L’un des membres de notre équipe a validé en amont une formation d’ingénieur pédagogique multimédia, puis a intégré l’équipe projet et assure maintenant un programme de formation interne.

Quant à l’exploitation de la plateforme, elle est organisée entre des administrateurs et des utilisateurs, gestionnaires ou coordinateurs de sessions de formations. Les deux administrateurs sont au siège de l'Agence de la biomédecine ; ils maintiennent la plateforme et centralisent les indicateurs de pilotage des formations validées par nos groupes de travail pédagogiques internes, ce qui représente 20 à 25% de leur temps. Les gestionnaires ou coordinateurs organisent les sessions en région, au plus proche des apprenants. L’ergonomie de la plateforme a été paramétrée pour que ces actions soient les plus légères possibles, dominées par la supervision de l’engagement des apprenants.

Propos recueillis par Michel Diaz

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