Pour la quatrième année consécutive, Centre Inffo a conduit une enquête sur l’achat de formation auprès des entreprises publiques et privées. Cette enquête est d’autant plus importante cette année qu’elle met en lumière les tendances des entreprises en matière d’achat de formation, suite à la loi du 5 mars 2014. Une réforme du 5 mars 2014 encore floue pour les responsables de formation
L’année 2015 est une année charnière pour les entreprises dans la mise en œuvre des nouvelles obligations sociales. En effet, si 2/3 des entreprises ont déjà modifié leur politique globale de formation et ce principalement suite à la réforme, 1/3 des entreprises préfèrent attendre l’année 2016 pour ajuster sa politique. Ces résultats mettent en exergue que la réforme est toujours floue pour les responsables de formation. Le CPF est, par exemple, très convoité par les entreprises mais il est vécu comme complexe dans sa mise en place.
Ainsi, il apparaît comme nécessaire pour les prestataires de formation de réaliser un travail d’information et de sensibilisation auprès des responsables de formation pour leur faire gagner du temps dans la compréhension de la réforme et aussi d’adapter leur offre à ses exigences.
La montée en puissance des formations certifiantes et le développement des modalités informelles d’apprentissage
Concernant les caractéristiques des formations les plus plébiscitées, l’enquête révèle que les formations courtes sur le temps de travail ont toujours le vent en poupe. Si les formations dites «cœur de métier » sont toujours très demandées, les thématiques liées au numérique deviennent particulièrement récurrentes en 2015, pour 28% des répondants : par exemple, marketing digital, utilisation des réseaux sociaux, etc. Aussi, même si elles n’y consacrent qu’une part limitée de leur budget formation, 68% des entreprises investissent dans des formations certifiantes. Cette évolution s’explique notamment par le fléchage des fonds mutualisés vers ce type de formations.
Le développement des formations informelles est aussi une tendance forte en lien direct avec la réforme qui élargit le champ des modalités de formation : formation en situation de travail, groupes d’échanges de pratiques, autoformation, tutorat, participation à des conférences, etc.
Des entreprises en attente d’accompagnement et de prestataires de qualité
Afin de mettre en place la réforme centrale du 5 mars 2014 et d’établir des repères solides concernant les nouvelles obligations, les entreprises demandent à leurs prestataires de formation un accompagnement sur le long terme : en amont pour l’analyse des besoins, mais aussi à l’issue de la formation, avec l’évaluation des acquis. Aussi, les entreprises attendent des prestataires des éléments de différenciation (méthodes pédagogiques innovantes par exemple, modes d’évaluation efficaces, etc.) ainsi que des formations de plus en plus personnalisées en fonction de leur contexte et de leur problématique métier.
Cette tendance est une opportunité dont les prestataires de formation doivent se saisir pour remporter de nouveaux marchés dans un secteur où il est plus facile de fidéliser que de conquérir de nouveaux clients.
Cette étude révèle que, de manière générale, il n’y a pas assez d’adéquation entre ce que recherchent les entreprises et les offres des prestataires de formation. L’enjeu pour 2016 sera donc pour ces derniers de développer une offre pertinente pour les entreprises et de mettre en place un accompagnement de qualité tout au long du processus de formation.
L’année 2016 devrait être un révélateur de l’appropriation, par les entreprises, du nouveau système de formation professionnelle et de la mise en place des nouvelles obligations sociales.
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