Formaeva est un acteur qui compte dans l'évaluation de la formation… Sa plateforme en mode SaaS sert un vaste spectre de besoins… Un acteur aussi qui n'a pas sa langue dans sa poche… Revue avec François-Xavier Le Louarn, son Dirigeant… e-learning Letter : qui sont les clients de Formaeva ? Pourquoi font-ils appel à vous ?
François-Xavier Le Louarn : Nos clients sont principalement des grandes entreprises et des organismes de formation fortement engagés dans le développement de leurs salariés - par exemple Auchan, BPCE, Pôle Emploi, RATP... - et dans la qualité de leurs formations : CSP Formation, Francis Lefebvre Formation...
En même temps, ils nous appellent souvent, au moins la première fois, pour savoir si les formations qu’ils dispensent ou qu’ils paient peuvent encore être améliorées !
Chaque client a évidemment ses spécificités, de sorte que nos réponses ne sont jamais identiques. Par exemple, si l’implication du manager est essentielle chez Auchan, la mesure des acquis est, elle, fondamentale au sein du Groupe Banque Populaire-Caisse d’épargne. Dans un cas, nous aurons des signaux "pré" et "post" formation destinés au manager, l’incitant à accompagner son collaborateur ; dans l’autre, nous mettrons à disposition des filiales une bibliothèque de 4000 questions de quiz spécifiques à la banque et à l’assurance.
Ceci dit, nous avons créé une solution web en mode SaaS qui peut aujourd'hui fournir des demandes très variées. Du cursus d’intégration multi-modules à la mesure de l’apprentissage via des quiz amont et aval, nous savons implémenter tous les modèles d’évaluation jusque-là rencontrés dans les entreprises. Pour fixer les idées : ce sont plus de 200 000 personnes qui ont évalué à ce jour leurs formations via Formaeva dans plusieurs langues et plusieurs pays. C’est l'un des systèmes d’évaluation des formations les plus sophistiqués du marché…
e-learning Letter : Quel est le niveau de maturité des entreprises françaises dans leur politique d’évaluation de la formation ?
François-Xavier Le Louarn : Partout, nous constatons que les services formation sont avant tout mobilisés par des tâches administratives : annulation, ré-inscription, absence, organisation, logistique, etc. Un travail qui laisse peu de temps à l’ingénierie ou au pilotage de la qualité ! On fait, on gère, on administre… sans vraiment avoir le temps de s'assurer que les activités de formation donnent les résultats attendus et contribuent à la performance de l’entreprise.
Notre équipe de R&D observe attentivement ce qui se fait sur le marché international, notamment outre-Atlantique, et il apparaît que les entreprises françaises ne sont pas spécialement en décalage dans leur pratique d’évaluation. On évalue aussi peu souvent le transfert des acquis à Montréal qu’à Paris.
e-learning Letter : Que pensez-vous du retour en force de la notion de ROI de la formation, en particulier sous l'impulsion des TIC ?
François-Xavier Le Louarn : Il est tellement séduisant de parler du ROI de la formation ! Installer un LMS ? Pour optimiser le ROI de la formation. Faire du e-learning ? Pour maximiser le ROI de la formation. Dans les faits, il faut bien avouer que l’on parle d’augmenter le retour sur investissement de la formation alors qu’il s’agit d’en réduire les coûts. Calculer le ROI de la formation est une tâche qui nécessite des efforts, de la rigueur, du temps. Il est illusoire de vouloir le calculer systématiquement.
Quant à nous, nous parlons davantage du ROE (Return On Expectations). Cela remet l’accent sur les attentes définies avant même l’ingénierie de la formation, avec toutes les parties prenantes, plutôt que sur des indicateurs de résultat définis après que la formation s’est terminée.
Propos recueillis par Michel Diaz
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