Le choix d'Areva : deux plateformes différentes - LCMS-LMS et TMS - pour gérer respectivement formations distancielles et présentielles en attendant la solution intégrée miracle… Point de vue d'Emmanuelle Verschelde, Responsable e-learning et Nouvelles Méthodes Éducatives… avec un peu de pédagogie des plateformes !
LMS, TMS… Les responsables formation s'y perdent un peu…
Emmanuelle Verschelde : Vous avez raison ! Peut-être faut-il rappeler quelques définitions : un « Training Management System (TMS) » est une plateforme capable de gérer la formation présentielle, alors qu'on parle de « Learning Management System (LMS) » pour gérer la formation e-Learning… Quant au « Learning Content Management System (LCMS) », il permet de créer et gérer les contenus de formation e-learning… On dit souvent aussi « outil auteur », même si le concept est légèrement différent.
La formation se « digitalise »… Parmi toutes ces technologies, quelles sont celles que vous utilisez à Areva ?
Emmanuelle Verschelde : Afin de créer et diffuser les formations e-Learning et Nouvelles Méthodes Éducatives, Areva a mis en place un Learning Content Management System (LCMS) et un Learning Management System (LMS)…
Il s'agit de répondre au mieux aux besoins du business, des apprenants et des formateurs par une stratégie de formation « blended » permettant de mixer du e-Learning et du présentiel. Les déplacements et le manque de temps diminuant la part consacrée à la formation incitent à la mise en place de formations plus courtes et plus efficientes. La formation e-learning vient en complément de la formation présentielle. Le temps étant mieux utilisé, les coûts sont bel et bien optimisés.
Par exemple, nous allons déployer une formation blended sur le travail de maintenance en « boîte à gants » alliant des sessions d’entraînement via un simulateur 3D temps réel et une session présentielle pour les opérateurs de maintenance en boîte à gants de nos usines. Ici c'est l'apprenant qui "pilote" l'avatar et c'est l'avatar qui réalise le geste à la place de l'apprenant. Le formateur verra les résultats individuels et collectifs sur le LMS et pourra donc orienter sa formation présentielle sur les points restant encore à maîtriser pendant l’entrainement sur simulateur : la formation globale sera plus riche et plus efficace pour le formateur et les apprenants.
Qu’est qu’un « bon LMS » pour Areva ?
Emmanuelle Verschelde : Dans le cadre de notre projet, nous avions associé 3 entités : la Direction de la formation, la Direction des Achats et la Direction des Systèmes d’Information. Avant de choisir la bonne solution, nous avons réalisé un appel d’offres auprès de 20 éditeurs de logiciels de formation. Une analyse a été menée autour de critères d’évaluation fonctionnels, techniques et économiques. Nous avons décidé d’aller plus loin en réalisant des tests auprès de 8 plateformes de formation et des benchmarks auprès de 10 clients utilisateurs de ces solutions. Cette étude a permis de confirmer et de valider les solutions « short-listées », une aide à la décision non négligeable afin de choisir le « bon LMS » pour Areva. Suite à cet appel d’offres, nous avons opté pour deux plateformes LMS et LCMS provenant du même fournisseur (e-doceo). Il était plus simple pour nous, et moins coûteux, de créer et de diffuser des modules e-learning dans la « suite logicielle » d’un même éditeur. Des outils aussi choisis pour leur ergonomie et leur facilité d’utilisation.
La main est ensuite pleinement passée à l’équipe e-learning et Nouvelles Méthodes Éducatives, avec néanmoins des interventions ponctuelles de la DSI ou des Achats sur des aspects techniques ou économiques.
L’avenir est-il aux plateformes intégrées ou à la combinaison d’applications différentes ?
Emmanuelle Verschelde : Nous souhaitions au départ une plateforme intégrée permettant de créer et gérer la formation présentielle et e-learning. Au moment de notre appel d’offres, les solutions comprenant les 3 (TMS, LMS et LCMS) ne répondaient pas à l'ensemble de nos besoins. Les éditeurs proposaient soit un TMS-LMS, soit un LMS-LCMS.
Après de nombreux tests, nous avons opté pour un TMS d’une part, et un LMS-LCMS de l’autre. Le choix de deux outils différents, donc, mais qui s'adaptaient au mieux à nos besoins. La solution d’avenir reste bien entendu une plateforme intégrée car il est plus simple pour le Département Formation de créer et de gérer les formations e-learning et présentielles dans un seul outil. On attendra donc que cette « solution miracle » soit proposée un jour sur le marché.
Quelles sont les compétences nécessaires aux équipes formation dans le déploiement et le support d'un LMS au jour le jour ?
Emmanuelle Verschelde : Notre équipe a des compétences en ingénierie de formation et en ingénierie pédagogique pour la création de modules e-learning et des compétences techniques pour la diffusion de ces modules.
Avant de mener le projet LMS, il était primordial que le chef de projet fonctionnel sache comment gérer des projets e-learning : de leur création jusqu’à leur diffusion, pour déterminer les fonctionnalités essentielles pour chacune des plateformes.
Les compétences pédagogiques sont capitales, si l'on veut retenir l'attention de l'apprenant seul devant son PC : le formateur étant alors absent, il faut anticiper les difficultés de compréhension. L’apprenant doit comprendre le message pédagogique en moins de 30 secondes, il doit être impliqué et captivé… Le processus d’acquisition des connaissances doit donc être maîtrisé par les concepteurs de projets e-learning.
Pour cela, nous utilisons le LCMS qui devient le support d'une méthodologie propre au développement d’un projet e-learning, inspirée des étapes de réalisation d’un film. La qualité artistique est essentielle pour retenir l’apprenant tout au long du module. Le LCMS permet de produire en interne des modules Rapid Learning et ou e-learning simples. Pour les projets plus complexes, nous sous-traitons auprès de différents fournisseurs sous réserve qu'ils réalisent le module dans le LCMS pour garantir notre autonomie dans la maintenance. Ensuite nous diffusons ces modules via le LMS, dont l'administration est assurée par plusieurs chefs de projets e-learning et coordinateurs du Département Formation. Lesquels ont évidemment suivi une formation de l’éditeur. Comme la plateforme e-Learning est simple d’utilisation, il n’est pas nécessaire que les administrateurs aient des compétences en informatique.
Une démarche rigoureuse, mais qui nous a permis de choisir notre LMS-LCMS sereinement et de poursuivre le développement du e-Learning et des Nouvelles Méthodes Éducatives.
Propos recueillis par Michel Diaz
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