"Spécifier les indicateurs de performance" : 3ème d'une série de 10 leçons sur la stratégie et le déploiement du Digital Learning. En janvier 2014, l’Université de Thales lançait son projet Digital Learning. Jean-Roch Houllier, son directeur pédagogique international, vous réserve les dix leçons qu'il en a tirées, en avant-première de son intervention au Séminaire Stratégie Digital Learning Féfaur.
Objectifs et indicateurs de performance ont été rapidement évoqués dans notre Leçon n°1. Il est temps d'entrer dans les détails, car ces indicateurs sont en effet essentiels au pilotage de votre projet / stratégie dans la durée et à la validation (ou non) de l’atteinte des objectifs qui sont à fixer au Digital Learning.
Ces indicateurs peuvent s'attacher à diverses composantes de votre déploiement du Digital Learning. Pour n'en citer que quelques-uns qui sont utilisés dans le projet de l’Université de Thales :
- Les heures réalisées (globalement et par pays) dans les différents parcours multimodaux, contenus et modalités variées (langues, bureautique, digitalisation du présentiel, classe virtuelle, MOOC, etc.). Ce type d'indicateur a beau être critiqué, car en retrait des évolutions en cours, il n’en continue pas moins à être largement utilisé, et à juste titre, par les départements de formation.
- Les utilisateurs actifs du portail du digital, c’est-à-dire le nombre d’utilisateurs ayant au moins ouvert un contenu sur une période donnée (par trimestre). Cet indicateur permet, année après année, d’estimer la fréquentation du portail. A titre d’exemple, 24.000 utilisateurs actifs se sont connectés au portail du digital de l’Université de Thales en 2016.
- Le taux de rebond calculé en analysant, sur une période donnée, utilisateurs actifs et utilisateurs qui se sont contentés d'accéder au portail pour en partir aussitôt.
- Le taux de complétion des parcours multimodaux pour les apprenants inscrits et convoqués à un parcours. Un indicateur d’importance pour les concepteurs pédagogiques !
Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive, et les possibilités sont nombreuses. Quels que soient les indicateurs à prendre en compte, il faut prendre le temps, au début du projet, de les définir précisément.
Quelques conseils pour cela…
De quoi parle-t-on ? Formaliser les indicateurs en écrivant leur définition et les modalités de leur calcul. Je préconise la rédaction d'un rapide document récapitulatif… pour éviter, quand il y a des indicateurs, qu'il y ait presque autant de définitions d'un indicateur qu'il y a de personnes interrogées !
Comment va-t-on s’y prendre ? Prendre en compte l’architecture technique qui caractérise votre projet (pour cela, se faire aider si nécessaire). Par exemple (dans notre cas), Training Management System (TMS ou composante administrée de la formation) et Learning Management System (LMS ou portail du digital) sont indépendants. D'où de grandes difficultés pour définir un jeu d’indicateurs, leurs sources (TMS ? LMS ?) et s’assurer de leur cohérence d'ensemble. Ce sujet important a mérité que je lui dédie un projet (dans le projet global) nommé Symphonia : pour mettre en place un jeu de requêtes ad hoc afin de calculer les indicateurs et plus encore de le mettre à disposition de la communauté internationale pour piloter ses propres indicateurs pays.
Faire simple ! Mieux vaut quelques indicateurs bien pensés, calculés et suivis dans la durée qu'un grand nombre d'indicateurs imprécis.
S'inspirer de ce qui se fait ailleurs… Inspirez-vous des autres (nous traiterons de la notion de benchmark, dans une prochaine leçon). Partagez si cela est possible avec d’autres entreprises ou à l’occasion de séminaires traitant du sujet.
Pour conclure rapidement sur le sujet, un dernier conseil : il est nécessaire de regrouper les indicateurs dans un tableau de pilotage qui pourra être diffusé à échéance régulière. Cette matière n'étant pas toujours très attractive, soigner la format ne peut pas faire de mal, toujours dans un souci de marketing de vos activités. Enfin, il faudra contrôler régulièrement la cohérence des données diffusées, car l’erreur de calcul n’est jamais loin et la comparaison d’une fois sur l’autre saura la révéler !
(Avec la relecture amicale de Michel Diaz)
Déjà paru :
Stratégie et déploiement Digital Learning - Leçon n°2
Stratégie et déploiement Digital Learning - Leçon n°1
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