LearnAssembly lance un nouveau MOOC sur la culture digitale... L’occasion d’une réflexion alimentée par les COOCs et divers blended déjà déployés sur ce sujet : comment choisir les modalités pédagogiques, comment les assembler, pour quel impact réel en termes de montée en compétences ?
Pourquoi se former à la culture digitale ?
Nos clients nous demandent souvent de défendre la nécessité d’une formation sur le digital auprès de leurs décideurs. Et là, surprise : certaines évidences de terrain sont parfois oubliées, l’innovation telle qu’on la conçoit dans les cercles parisiens se révélant passablement nombriliste et déconnectée.
Les nouveaux “Chief Digital Officer” (CDO) ont eux-mêmes une fâcheuse tendance à considérer que le digital est une évidence pour tous. Si certaines entreprises investissent massivement en formation digitale pour maintenir l’employabilité de leurs salariés à dix ans, beaucoup d’autres, parmi elles nombre de PME, ne voient pas l’intérêt d’une telle formation. Autre cas, fréquent : celui d’entreprises souhaitant former leurs salariés... qui n’en voient pas eux-mêmes l’intérêt. Première étape donc : convaincre l’entreprise et les salariés qu’il faut (se) former au digital.
Acculturation, formation ?
La tradition française de l’excellence universitaire, du diplôme, tend à déprécier la vulgarisation, l’acculturation. Face aux enjeux massifs du digital, il faut pourtant commencer par l’acculturation du plus grand nombre avant de viser la montée en compétences par métier. Problème : le niveau d’engagement sur ces dispositifs d’acculturation non obligatoires reste faible, ce dont témoigne par exemple le défaut de prise en charge par les OPCA, les déceptions du e-learning traditionnel ayant contribué à la méfiance des entreprises voire des salariés. Conséquence : investissements réduits, efforts de communication interne et d’accompagnement sous-estimés, sur fond d’enjeu de compétitivité pourtant considérables, car le numérique est bel et bien l’affaire de tous.
La culture digitale, un défi pour les organismes de formation
La thématique du digital s’est forcément glissée dans les catalogues de formation “old school” ; on la trouve aussi chez les “pure players” venus du digital, mais atténuée, biaisée, sous la forme d’une modalité bien définie (serious game, vidéothèque, MOOC, conseil), loin de couvrir la multiplicité des besoins des entreprises. Si le digital, c’est l’hybridation, alors la formation au digital ne peut qu’être hybride ! L’innovation pédagogique redevient centrale, créatrice de valeur, au point que le marché de la formation au digital et à l’innovation pourrait bien anticiper sur ce que sera, en général, le marché de la formation à cinq ans, comme on peut le constater aux Etats-Unis où le basculement vers le digital learning (et l’auto-formation au passage) est en train d'accélérer.
L’innovation pédagogique
L’innovation séduit de plus en plus : reverse mentoring, digital days, MOOCs, COOCs, business games sont associés dans une hybridation caractéristique du digital. L’innovation pédagogique cherche à attirer le maximum d’apprenants, indépendamment de leur position dans l’entreprise, pour garantir l’égalité face au numérique. Ce mix pédagogique s’impose comme une nouvelle norme de la formation. La démocratisation portée par les MOOCs et les COOCs, qui sont souvent le Cheval de Troie de la transformation digitale dans l’entreprise, ne se fait pas sans heurts, notamment du fait des barrières technologiques, de l’organisation du temps de travail, ou de l’évaluation des résultats de la formation. Il faut noter ici la tendance à voir les MOOCs ou les COOCs combinés avec des modalités présentielles plus interactives et expérientielles, qui permettent d’approfondir ces dispositifs.
Estimer le ROI de la formation
Évaluer l’efficacité d’un dispositif d’acculturation au digital n’est pas évident : la transformation culturelle est rétive aux KPIs habituels. Le coût par utilisateur actif d’un COOC, le taux de complétion, le temps passé, le pourcentage d’activités pédagogiques réalisées... autant de données utiles, mais largement incomplètes, car la réussite d’une formation au digital, c’est de transformer les modes de travail et les pratiques. C’est du côté des start-ups et de leur indicateurs de performance qu’on peut se tourner : taux de mortalité des projets lancés, visibilité créée sur les réseaux sociaux, gains de productivité grâce à la collaboration et l’agilité, amélioration de la qualité de vie au travail (grâce aux nouvelles méthodes de management), appétence d’un produit par l’utilisation du A/B Testing et du lean start-up... Au-delà du folklore qu’elle véhicule souvent, la culture start-up est une culture de la mesure, partant et revenant à la Data, permettant de produire des recommandations et d’accélérer les cycles de production. La pédagogie inversée pour mettre en pratique des notions vues en distanciel permet d’allier l’objectif d’industrialisation de la formation et d’évaluation de la montée en compétences.
LearnAssembly lance le 24 Mai 2016 son Mooc Culture Digitale avec Gilles Babinet, ancien Président du Conseil National du Numérique.
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